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Explorer le meilleur et le pire des technologies à la Fondation PHI

La projection «The Looks» (2015) par Wu Tsang compte parmi les œuvres rassemblées dans l'exposition «Conditions d'utilisation». Photo: Fondation PHI, avec la permission de l’artiste et de la Galerie Isabella Bortolozzi

La Fondation PHI pour l’art contemporain propose une nouvelle exposition gratuite. Conditions d’utilisation rassemble les œuvres de 14 artistes sous un même thème: notre rapport paradoxal aux technologies.

Paradoxal parce qu’en divisant nos vies entre le web et le monde réel, on tire de ces technologies tout le meilleur… et tout le pire. Ainsi, les œuvres présentées se font parfois critiques, tandis que d’autres célèbrent un espace qui nous permet une nouvelle liberté.

Misant notamment sur le travail d’artistes racisé.e.s ou queers qui ont pu profiter du web pour se solidariser, Conditions d’utilisation permet de voir les créations des Montréalais.es Chun Hua Catherine Dong, Mara Eagle, Francisco González-Rosas, Helena Martin Franco, Skawennati, Shanie Tomassini, VahMirè (Ludmila Steckelberg) et Nico Williams ainsi que de Dara Birnbaum (New York), Brendan Fernandes (Chicago), Ilana Yacine Harris-Babou (New York), Wu Tsang, Quentin VerCetty et le collectif autochtone Nation to Nation.

Des années 70 à aujourd’hui

La plupart des œuvres ont été réalisées dans les dernières années, certaines ayant même été commissionnées spécialement pour l’exposition. Parmi les plus récentes, on peut penser, par exemple, à la reproduction d’une boîte de livraison d’Amazon que l’artiste anichinabé Nico Williams a conçue entièrement en perlage, faisant naître une réflexion sur le temps, la technologie étant forcément plus rapide que l’artisanat.

Nico Williams, «Special Delivery», 2023. Photo: Richard-Max Tremblay

Autre exemple: la vidéo Decision Fatigue (2020) d’Ilana Harris-Babou reprend les codes des vidéos YouTube d’influenceuses beauté en les tournant à l’absurde pour critiquer les écarts de richesse qu’on constate via les réseaux sociaux.

On peut également voir des impressions 3D, des créations inspirées d’un «glitch», des stations de réalité virtuelle, la projection sur deux canaux The Looks (2015) par Wu Tsang qui rappelle la série Black Mirror et même des bâtons d’encens en forme de cellulaire créés par Shanie Tomassini.

À travers ces œuvres très contemporaines, deux installations permettent cependant de se replacer dans le temps et de créer un dialogue intergénérationnel sur la technologie.

L’une d’elle, créée dans les années 70 par Dara Birnbaum, est un éclaté montage de segments de l’émission Wonder Woman qui rappelle les exigences envers la femme moderne. L’autre, CyberPowWow, initiée par le collectif Nation to Nation dans les années 90, met en réseau des ordinateurs, permettant aux peuples autochtones d’occuper ce qui était alors un nouveau territoire: le web.

Conditions d’utilisation est présentée gratuitement, comme toutes les expositions de la Fondation PHI, jusqu’au 9 juillet.

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