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«The Bodyguard»: pour les fans de Whitney Houston avant tout 

Photo: Gracieuseté, Annie Diotte

Ça y est, Métro est allé assister à une représentation de la comédie musicale The Bodyguard à l’affiche du théâtre St-Denis jusqu’au 15 avril. Un premier constat s’impose: cette adaptation semble avoir été créée avant tout pour les admirateurs de Whitney Houston, les fans du film sorti en 1992 risquant plutôt de rester sur leur faim. 

Pourtant, en entrevue avec Métro lors du dévoilement de la distribution, le metteur en scène Joël Legendre avait affirmé vouloir reproduire le film le plus exactement possible. Est-ce que cette affirmation concernait surtout le casting? Peut-être bien…  

Il est vrai que l’interprète de Rachel Marron, Jennifer-Lee Dupuy, ressemble beaucoup à la chanteuse Whitney Houston, physiquement et vocalement, en particulier lors de ses interprétations très solides des chansons Queen of the Night et I Will Always Love You

Ancien agent des services secrets, Frank Farmer est engagé par l’impresario Bill Devaney pour assurer la protection de sa cliente Rachel Marron, une chanteuse en pleine ascension, menacée par un admirateur inconnu. 

Pas le temps de respirer 

S’il est normal que le scénario ait été simplifié et que l’accent soit mis avant tout sur les prestations musicales, le rythme de la mise en scène de Joël Legendre est tellement effréné que cela nuit à la crédibilité des scènes de dialogues et à la chimie entre les comédien.ne.s. Le texte est ainsi livré sans trop de nuances, sur un ton bon enfant, misant sur des effets comiques convenus. 

Eh oui, le thriller romantique proposé en 1992 par le réalisateur Mick Jackson devient ici une comédie plutôt gentillette, aux dépens du ton dramatique de certaines scènes de l’œuvre originale. 

C’est notamment le cas de la fameuse scène où, lors d’un spectacle dans un bar, Farmer (Frédérick De Grandpré) sauve Rachel d’un public déchaîné, la prenant dans ses bras protecteurs. À aucun moment on ne ressent ici la panique de la chanteuse pop, ce qui est bien dommage, puisque cette scène est cruciale dans l’idylle amoureuse qui naîtra entre les deux personnages. 

Le faste de la pop américaine 

Une chose qui fonctionne en revanche à merveille dans cette comédie musicale, ce sont les magnifiques costumes conçus par Sylvain Genois, lesquels reproduisent parfaitement le faste de la scène pop américaine. 

Même chose pour les chorégraphies de Steve Bolton, qui permettent aux danseur.euse.s de livrer des performances dignes d’un spectacle de Dua Lipa.  

Dommage que le tout soit desservi par une mise en scène bidimensionnelle, autant du côté de la direction d’acteur que de l’occupation de la scène, les comédien.ne.s nous faisant bêtement face, tout comme le décor, annihilant toute impression de profondeur. 

Photo: Gracieuseté, Annie Diotte

Mise au point 

Il faut préciser cependant que l’auteur de ces lignes est un cinéphile avant d’être un fan de Whitney Houston ou de comédies musicales. Le public présent semble avoir beaucoup apprécié l’expérience; c’était du moins le cas des spectatrices assises près de lui qui chantaient lors des prestations musicales. 

«Ça fait du bien», a affirmé l’une d’elles à la fin du spectacle. Si vous connaissez par cœur les chansons de Whitney, vous pourrez peut-être aussi apprécier… 

The Bodyguard est présenté au théâtre St-Denis du 30 mars au 15 avril, puis au théâtre Capitole de Québec du 28 juin au 6 août.  

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