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«Insoutenables longues étreintes»: trentenaires en quête d’absolu 

Marc Beaupré, Simon Lacroix, Christine Beaulieu et Joanie Guérin dans Insoutenables longues étreintes. Photo: Maxim Paré Fortin

Quelle expérience théâtrale immersive et fascinante que celle vécue au théâtre Prospero devant la pièce Insoutenables longues étreintes

Le metteur en scène Philippe Cyr signe sa première pièce depuis qu’il a été nommé directeur artistique du théâtre, en 2021. Et il fait les choses en grand. Il réunit sur scène Christine Beaulieu, avec qui il avait collaboré sur J’aime Hydro, ainsi que Marc Beaupré, Joanie Guérin et Simon Lacroix, pour interpréter un texte du dramaturge russe Ivan Viripaev.  

Dans Insoutenables longues étreintes, on suit, de New York à Berlin, quatre trentenaires, qui, en profonde remise en question et en quête d’absolu, tentent de combler leur vide existentiel avec toutes sortes d’excès. 

Récité à fois de manière distancée et très intense, avec beaucoup d’audace et, surtout, d’originalité, le texte a une construction très particulière. Les récits et les narrations s’entrecroisent constamment, de manière éclatée, mais tout de même limpide. Ce bourdonnement de mots s’avère dense, vertigineux.  

Les questionnements abyssaux de portée mystique, voire cosmique, et les petites banalités du quotidien se côtoient dans le texte, le tout enrobé d’une bonne dose d’humour. On peut être déstabilisé, mais on rit aussi beaucoup. 

Une grande partie de la réussite de la pièce repose sur ses excellent.e.s comédien.ne.s, qui arrivent de manière convaincante et fort divertissante à livrer un tel texte. Les performances sont d’autant plus impressionnantes que le jeu des interprètes est extrêmement physique, tout en mouvements, en contorsions, en roulades, en étreintes et même en quelques pas de danse.  

Enfin, et c’est probablement ce qui élève la pièce à un si haut niveau, la mise en scène n’est pas loin d’être magistrale. Tout participe à créer un spectacle éblouissant: la musique, le jeu sur les sons, les distorsions de voix, les costumes brillants, le magnifique travail sur la lumière, la scénographie singulière. Un effet «WOW» en émane inévitablement et fait de ces Insoutenables longues étreintes une pièce difficile à oublier.

Au Théâtre Prospero jusqu’au 22 avril.

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