Critique – Microsoft Flight Simulator d’Asobo Studio
Détendez-vous et admirez le paysage dans Flight Simulator
On y est! Près de 40 ans après la première itération de Flight Simulator (1982), la toute dernière version est disponible pour Xbox Series S/X. Toujours aussi chiadé et complet, cet épisode respecte l’aspect simulation du titre et il faudra du temps pour apprendre à bien contrôler son appareil.
En parlant de courbe d’apprentissage, les développeurs français d’Asobo ont inclus toute une série d’entraînements pour qu’elle soit la plus douce possible. Ne vous méprenez pas, elle reste abrupte et rebutera certains joueurs, mais les plus patients seront récompensés par une totale maîtrise de leur engin.
Ce qui frappe d’entrée de jeu dans cette simulation, outre l’exceptionnelle prestation technique sur laquelle nous reviendrons plus bas, c’est à quel point les développeurs ont réussi à adapter les contrôles pour des manettes. Rappelons que le gamepad des dernières Xbox comportent 16 boutons de jeu (en incluant le pavé multidirectionnel et en excluant le bouton pour les captures d’écran). Grâce à des combinaisons de touches savamment réfléchies, on arrive à réaliser la majorité des manipulations nécessaires au pilotage d’un aéroplane. Un cockpit possède en effet d’innombrables boutons que l’on peut plus facilement retranscrire sur un clavier standard de 101 touches. Un beau coup de la part des développeurs.
On apprécie aussi de pouvoir faire fi de tout cela et de se lancer tête baissée dans le pilotage. En effet, dès qu’on démarre le jeu, on peut choisir un aéroport de départ sur la mappemonde (même pas besoin de valider une destination) et on est parti. L’occasion de découvrir des coins du monde où l’on ne penserait pas aller surtout avec les difficultés de la pandémie actuelle.
Réaliste jusqu’au bout des ailes
Flight Simulator, c’est un peu le Gran Turismo ou le Forza Motorsport des jeux d’avion pour le côté simulation, les courses en moins. Ici, le challenge, ce n’est pas l’adversaire mais bien l’appareil lui-même. On ne va pas se le cacher, la prise en main est complexe. Malgré toute la bonne volonté des développeurs, il faut du temps avant de comprendre à quoi correspond chaque touche même si l’interface et le HUD aident beaucoup. Les indications données sont claires et précises.
Par ailleurs, et ça donne encore plus le tournis, on peut changer de caméra et passer en vue cockpit à tout moment, sur simple pression d’un bouton. Ça fonctionne que l’on soit au sol ou dans les airs et c’est un plaisir que de voir tous ces appareils réagir en temps réel quand on appuie sur la touche correspondante ou qu’on bouge le joystick. C’est criant de réalisme et on imagine les centaines d’heures de travail nécessaires à la reproduction du moindre élément du complexe tableau de bord. D’autant plus qu’on peut compter sur la présence de nombreux appareils, du biplace à l’avion de ligne. La boutique permet également d’en acheter d’autres tout comme de rajouter certains aéroports moins connus (ne vous inquiétez pas, YUL est de la partie même si ça manque un peu de 3D par endroit).
Ce réalisme se retrouve bien entendu dans les décors. Mélange de données satellite et de modélisation 3D, on a aucun mal à reconnaître certains endroits comme Paris, New York ou même l’île de Saint-Barthélemy dans les Antilles françaises. Imaginez ma surprise lorsque j’ai vu que cette île de 19 kilomètres carrés où j’ai passé sept mois, qui est fidèlement représentée. Ma femme, une native de là-bas, a pu juger de la véracité des noms et apposer son sceau d’approbation. Pour véritablement avoir le tournis, nous vous conseillons un vol au dessus de la mégalopole de Tokyo.
Des détails à foison
Le réalisme de Flight Simulator ne s’arrête bien évidemment pas à ses appareils ou à ses décors. On peut également compter sur des conditions météo fidèles à la réalité puisqu’une option permet d’avoir les mêmes. Tout comme l’heure de la journée, on peut modifier cela si on préfère voler par beau temps ou bien tenter l’expérience sous une pluie battante ou un orage passager. On a le choix.
Les détails sont partout et c’est ce qui peut rebuter au premier abord. L’interface est très fournie et on ne sait pas vraiment où donner de la tête tant les options sont nombreuses. Une pression sur le joystick gauche et on fait apparaitre une barre de tâches avec différents paramètres : météo, conditions, pilotage automatique,… c’est très riche. Un peu trop pour certains. Mais si on le souhaite, on peut suivre les cours pour en savoir plus. Encore une fois, on a le choix.
Flight Simulator fait partie de ces jeux vidéo contemplatifs où on se crée notre propre challenge. Bien que le jeu édité par Xbox Game Studios ne soit pas dénué de difficulté, il n’aura pas vraiment d’intérêt pour les gamers purs et durs. On n’est pas là pour montrer qu’on est le meilleur ou qu’on a un plus gros engin que son voisin, on est avant tout présent dans cette aventure pour voir du pays et constater que notre planète est bien petite et fragile.
Un texte de Antoine Clerc-Renaud de Jeux.ca