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N NAO: faire corps avec la nature

N NAO a façonné avec son nouvel album, « L’eau et les rêves », paru sur l’étiquette Mothland, un univers méditatif au sein duquel plonger comme l’on s’immergerait dans un apaisant cours d’eau. Photo: Naomie de Lorimier

Avec son nouvel album, L’eau et les rêves, N NAO façonne un univers méditatif au sein duquel on plonge comme si l’on s’immergeait dans un apaisant cours d’eau. 

Dans l’opus paru sur l’étiquette Mothland, musique et nature se fusionnent, la première s’abreuvant directement à l’autre. L’eau, source intarissable de fascination pour Naomie de Lorimier, de son vrai nom, constitue ici une matière première qui « l’aspire et l’inspire », dixit l’autrice-compositrice-interprète que Métro a rencontrée au café Ferlucci, dans Villeray. 

https://open.spotify.com/album/3B2utOWJNxbUfYAQbWmhgu
En confectionnant les chansons qui se retrouvent sur L’eau et les rêves, N NAO s’est souvent réfugiée en nature auprès de sources d’eau. Photo : Naomie de Lorimier

Inspirante eau douce 

Musique, vidéo, céramique… Naomie est une artiste interdisciplinaire, terme qu’elle préfère à « pluridiscipinaire », car « tout se superpose en même temps », dit-elle. 

En confectionnant les chansons qui se retrouvent sur L’eau et les rêves, elle s’est souvent réfugiée en nature auprès de sources d’eau, de la Côte-Nord aux Grands Lacs, relate celle qui se décrit comme une « grande baigneuse » — des photos la montrent d’ailleurs flottant sur le ventre à la surface de l’eau, comme endormie sur un lit douillet. 

Lors de ses escapades en nature, pour la plupart en solitaire, parfois en tandem, l’artiste s’est munie intuitivement de sa caméra, immortalisant reflets chatoyants sur l’eau, houle, chutes, rochers, ciel, soleil.   

Au fil de ces moments intimes, voués tant à la création qu’à la reconnexion à elle-même, elle a accumulé quelque neuf heures de vidéo, raconte la créatrice, qui a fait paraître un premier album long, À jamais pour toujours, en 2018, suivi des albums Nature morte (2020) et L’oiseau chante avec ses doigts (2021), en collaboration avec Joni Void. 

C’est tout naturellement que ces images de paysages enneigés ou luxuriants se sont greffées à la création de l’album. De l’abondant matériel filmé dans les eaux douces, « pures et profondes », de la Gaspésie et de Charlevoix durant la pandémie, N NAO a réalisé les vidéos de Lac Léman, Tout va bien et Fin du monde

Ses vidéos, N NAO les perçoit comme « un témoignage » des beautés de la nature, « un hommage » qu’elle lui rend. L’on voit certainement une ode à la lenteur et à la contemplation dans l’album L’eau et les rêves, porté par cette voix claire comme un ruisseau.  

La nature intrinsèque à son art 

La nature et ses organismes vivants font partie intégrante de la pratique artistique de N NAO, qui a étudié les arts visuels, en plus du violoncelle classique, du chant et de la composition jazz.  

« Les fleurs me fascinent par leur silence, mais par leur “vibrance” aussi. Une communication s’installe, un respect », expose la native de Montréal, qui a été fleuriste au marché Jean-Talon, où elle a des souvenirs remontant à l’enfance. 

Même sa passion pour la céramique la ramène aux quatre éléments : « L’argile, c’est la terre qu’on mélange à l’eau. Puis on a besoin de l’air pour la sécher, avant de la cuire dans le feu. »  

En concert, N NAO tentera de transposer « les tableaux de la nature à l’intérieur ». Elle en est justement à concevoir la scénographie de ses représentations, qui miseront sur la lumière et s’inspireront des ambiances célestes de ses vidéos.  

N NAO est une artiste interdisciplinaire, mariant notamment musique, vidéo, céramique. Photo : Naomie de Lorimier et Cléo Sjölander

Complices adoré.e.s 

Si elle compose surtout en solitaire, c’est aux côtés de ses complices en studio — son coréalisateur Jean-Bruno Pinard ainsi que les musicien.ne.s Charles Marsolais-Ricard, Samuel Gougoux, Lysandre Ménard et Étienne Dupré — que ses chansons très personnelles prennent leur expansion.  

Jouer en groupe des pièces aux paroles plus sombres leur insuffle « une certaine légèreté, une apesanteur », observe-t-elle. 

« Mon projet est DIY depuis longtemps. J’ai porté beaucoup de chapeaux; c’est le fun de le partager avec des gens qui donnent tout de ce qu’ils ont », fait savoir Naomie, qui aime rendre hommage à ses collaborateur.trice.s. 

Car elle sait pertinemment ce qu’implique ce travail de l’ombre, accompagnant elle-même comme chanteuse nombre d’artistes, dont Klô Pelgag, Lumière, Laurence-Anne ou Jonathan Personne.  

« Ça sustente mon besoin d’être interprète », répond Naomie lorsqu’on lui demande ce qu’elle apprécie particulièrement de ce pan important de sa carrière. 

« J’aime interpréter les chansons des autres, c’est une belle façon de se mettre dans la peau d’un autre créateur ou créatrice de musique. Ça m’a appris d’autres façons de créer, de voir l’écriture de chansons. » 

Parlant d’écriture, les phénomènes géologiques et astronomiques l’inspirent particulièrement en ce moment, sans compter les « choses invisibles, comme l’aura ou la magie ».  

Cette fascination pour les phénomènes écologiques s’entend déjà sur L’eau et les rêves, avec une chanson comme Pangée, le continent originel qui s’est scindé pour former les continents tels qu’on les connaît aujourd’hui.  

« J’aimais imaginer le monde d’avant les humains », conclut N NAO. 

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