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La pérennité de nos sociétés de transport en péril

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En demandant aux sociétés de transport de faire des coupures de 152 M$, en plus de leur demander d’absorber un montant de 250 M$ additionnel relié à des dépenses d’opération déjà encourues, l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) outrepasse son mandat et va à l’encontre des dispositions législatives l’ayant créée.

La mission de l’ARTM est claire: «assurer, par des modes de transport collectif, la mobilité des personnes sur son territoire». Plutôt que de demander aux sociétés de transport, et aux usagers ultimement, de faire les frais de la crise sanitaire, l’ARTM aurait été mieux avisée de soutenir les demandes pour une aide adéquate.

Le Québec a été de loin la province canadienne la plus durement frappée par la COVID et les mesures d’aide ne sont pas à la hauteur des besoins. Pour mesurer l’ampleur de la crise, une comparaison frappe: «le Québec recense 12 fois plus de cas et 28 fois plus de décès que la Colombie-Britannique depuis le début de la pandémie». Le gouvernement de la Colombie-Britannique et le fédéral verseront respectivement, et ce, uniquement à BC Transit, 540 M$ pour garantir le maintien du transport collectif sur l’Île-de-Vancouver, soit un total de 1,1 milliard de dollars. Au Québec, l’aide pour l’ensemble des sociétés de transport est de 400 M$ alors qu’au seul chapitre des pertes tarifaires pour les années 2020-2021-2022, on parle d’un manque de l’ordre de 740 M$.

Le ministre québécois des Transports, François Bonnardel, doit rappeler à l’ordre l’ARTM. Il en a la pleine autorité, contrairement à ce qu’il laisse entendre lorsque questionné sur le refus de l’ARTM de permettre aux sociétés de transport d’utiliser leurs surplus pour absorber une partie des pertes.

Nous sommes en pleine rentrée scolaire. Nous sommes en pleine reprise. Le transport collectif est non seulement un service essentiel, mais au cœur d’un développement durable. La pandémie ne doit pas éclipser la crise climatique. Il est temps pour le ministre d’agir.

Il est urgent d’obtenir des gouvernements fédéral et provincial une aide appropriée, car la pérennité de nos sociétés de transport est en péril.

Marc Ranger, directeur du SCFP-Québec

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