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Regard sur l’anxiété et le stress vécu par la population étudiante collégiale

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Cyrille St-Germain - Collaboration spéciale

Selon les données récentes de la Santé publique de Montréal, il y aurait 46% des jeunes âgés de 18 à 29 ans souffrant d’anxiété ou de dépression dû au contexte de confinement actuel. Il ne serait pas étonnant que le pourcentage réel de cas soit plus élevé. En tant qu’étudiant impliqué dans son association étudiante, voici mon point de vue sur ce qui se vit présentement dans un milieu d’étude collégial.

Les causes de stress et d’anxiété dans la situation actuelle sont énormément variées. Les étudiant.e.s en première session de cégep doivent de se plier aux conditions d’études à distance afin d’avancer dans leur cheminement de vie. Les étudiant.e.s finnissant.e.s se demandent si les notes qu’ils et elles vont avoir seront suffisantes pour accéder aux programmes universitaires convoités ou encore s’ils et elles vont avoir un emploi à la fin de leurs études.

Au moment d’écrire ces lignes, nous sommes en mi-session soit la huitième semaine sur un total de quinze. Les étudiant.e.s attendent leurs notes pour les évaluations déjà complétées. Les enseignant.e.s vivent leurs propres défi face à la situation anxiogène actuelle. Ceci entraîne parfois un dépassement du délais réglementaire de trois semaines pour saisir les notes dans les dossiers scolaires. Normalement, nous devrions avoir minimalement 25% de notre note finale à la fin de la neuvième semaine. Plusieurs cours accusent un certain retard en la matière. Même si le retard est en soi compréhensible, un dossier de notes d’évaluations vide nous empêche d’effectuer un suivi de notre performance scolaire.

Il faut aussi parler de la socialisation des jeunes. Le passage à l’âge adulte est un moment particulièrement déterminant pour plusieurs afin de prendre place dans la société. Être isolé chez soi nous coupe des possibilités de réseautage. On peut même formuler l’hypothèse qu’il y aura d’importantes conséquences dans le futur de plusieurs. Pensons aux impacts sur la quête identitaire, nécessitant le contact avec d’autres individus et l’exposition à des opinions variées.

Donc, lorsque je vois ce que les étudiant.e.s de mon cégep nous écrivent par rapport à leurs cours, je comprends que la situation est bien pire que ce qui est décrit sommairement dans les médias. Nous constatons une augmentation des plaintes pédagogiques liées à l’enseignement à distance. Nous devons répondre à plus de questions concernant les différents services offerts à la population étudiante. Les étudiant.e.s sont noyé.e.s sous une pluie d’informations de sources variées et ne possèdent pas les outils nécessaire à la validation des informations.

Avec l’équipe exécutive de l’association étudiante, nous n’arrivons pas à accomplir ce qui est attendu de nous par la population étudiante. Aussitôt qu’un projet est mis en branle, une nouvelle problématique survient avec le même caractère urgent que la précédente. Les problématiques sont imbriquées les unes dans les autres. Trouver une ou des solutions pour résoudre les problèmes est une chose. Prendre le temps pour mettre en place les solutions en est une toute autre puisque les problématiques surgissent de partout.

Des mesures d’aide et de soutien psychologique doivent être mises en place dès que possible pour la population. L’accessibilité, la gratuité et la diversité des services en santé mentale sont nécessaires. Nous devons concentrer nos efforts sur la santé mentale maintenant afin que la société ait la résilience nécessaire pour traverser la situation pandémique actuelle. Investir dans la santé mentale des étudiant.e.s, ce n’est pas seulement bénéfique pour l’amélioration des conditions d’études, c’est aussi un gage d’investissement à long terme pour la société de demain.

Cyrille St-Germain
Coordonnateur aux affaires externes de l’Association Générale des Étudiants du Collège Ahuntsic
Étudiant en Techniques de comptabilité et de gestion au Collège Ahuntsic

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