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Combattre la violence conjugale: c’est l’affaire de toutes et de tous

Photo: Archives
Femmes du monde à Côte-des-Neiges - Collaboration spéciale

Le Québec est en train de vivre une vague de féminicide sans précédent, nous avons récemment dépassé la moyenne annuelle de 12 femmes et on n’est qu’à la moitié de l’année ce qui est extrêmement préoccupant. Le conseil d’administration, les membres et les travailleuses de Femmes du monde à Côte-des-Neiges demandent aux acteurs politiques et aux différentes composantes de la société de poser des actes concrets afin que chaque femme se sente réellement protégée.

Nous sommes consternées de voir le manque de sensibilité du gouvernement provinciale qui néglige sa responsabilité en s’accommodant de l’existence de féminicides comme des faits inévitables. La violence conjugale est l’affaire de tout le monde et nous avons collectivement la responsabilité de tout mettre en œuvre pour qu’il n’y ait plus de prochaines victimes.

Les membres qui fréquentent notre organisme demandent de :

  • Donner plus de visibilité à l’enjeu, de le démystifier et d’utiliser les bons mots et les bons termes : « j’étais victime sans le savoir », affirme une de nos participantes.
  • Arrêter de banaliser la violence à l’égard des femmes, au prétexte qu’il s’agit de simples chicanes de couples, de conflits de divorce ou de séparation.
  • Arrêter de parler des meurtres des femmes commis par un partenaire intime comme d’un simple drame familial. Il s’agit des féminicides, terme utilisé pour décrire le caractère systémique de l’acte, les femmes vivent cette forme ultime de violence par le simple fait d’être des femmes.
  • De mettre en lumière la complexité du parcours des femmes. Au-delà de la violence patriarcale, elles font face à d’autres barrières systémiques liées soit à leur origine ethnique, à leur classe sociale, à leurs capacités physiques et/ou mentales et à d’autres formes d’oppressions qui les placent dans une situation de précarité et de vulnérabilité plus grandes.
  • De reconnaitre que les féminicides ne touchent pas seulement les femmes cis. Les femmes trans et les personnes non-binaires sont souvent oubliées lorsque la presse en parle. Les féminicides dans ces cas-là sont ignorés même s’ils ont eu lieu.

Femmes du monde à Côte-des-Neiges, en tant que centre des femmes, reconnait la diversité d’expériences et des vécus souvent invisibilisés des femmes autochtones, des femmes racisées, des personnes de la communauté LGBTQ+ et des toutes les femmes à la croisée des oppressions qui sont constamment confrontées à un vide d’assistance et de service.

Nous ne resterons pas silencieuses face au décompte épouvantable que nous vivons en ce moment. Nous travaillons depuis 25 ans avec les femmes de notre communauté afin de leur offrir un espace sécuritaire, d’échange et d’entraide. Nous demandons au gouvernement de reconnaître l’apport important des centres des femmes dans leurs communautés, tant dans l’intervention que dans la prévention. Cette reconnaissance passe par une hausse du financement à la mission. Nous soulignons l’importance de considérer les femmes comme des membres à part entière de notre société, et non comme une simple dépense budgétaire. Les femmes méritent des services de qualité adaptés à leurs besoins.

Nous concluons en demandant à tous les membres de la société de poser des gestes forts et concrets pour protéger les femmes, par tous les moyens, que ce soit simplement en parlant de cet enjeu à son entourage ou en contribuant financièrement auprès d’un organisme féministe qui intervient contre les violences.

Nous croyons que nous pouvons faire mieux, que nous devons faire mieux et que la solution pour arrêter cette vague des féminicides est une solution partagée qui nécessite des changements sociaux majeurs.

Solidairement, Le conseil d’administration, les membres et les travailleuses de Femmes du monde à Côte-des-Neiges.

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