«Nos voix pour nos droits!»
LETTRE OUVERTE – Chaque année, le 3 décembre marque la journée internationale des personnes handicapées. Un rappel à toutes et tous que les personnes en situation de handicap (PSH) existent et contribuent activement au développement social et économique de leurs communautés. Pourtant, cette contribution peine à se faire reconnaitre. En ce 10 décembre, nous célébrons la Journée internationale des droits humains et le thème choisi : TOUS HUMAINS, TOUS ÉGAUX! nous interpelle particulièrement et on se demande encore : sommes-nous réellement égaux dans l’exercice des droits? Permettez-nous d’en douter.
Au Québec et au Canada où les droits humains des PSH devraient être respectés en vertu des divers textes de loi, force est de constater que ceux-ci ne jouissent pas d’un exercice libre et entier de ces droits, et ce, malgré moult slogans et engagements énoncés à chaque année.
Le Québec compte plus d’un million de PSH le Canada près de 6 millions, dont plus de la moitié sont des femmes. Il n’est donc pas normal qu’en 2021, un groupe de la population, aussi important, soit encore marginalisé et invisibilisé. À ce jour, les PSH sont souvent privées de l’exercice de leurs droits dont l’accès équitable au système d’éducation, aux soins de santé et services sociaux, au marché du travail, et aux services publics qui pourtant sont accessibles à toute la population. Or, faute d’accès inclusif, les PSH se retrouvent reléguées aux demandes d’accommodements et aux « besoins particuliers ». Nos besoins ne sont pas particuliers. Ce sont les droits fondamentaux de chaque individu.
Le 3 décembre dernier, une motion déposée par Mme Jennifer Maccarone du PLQ, a été votée à l’unanimité. Celle-ci rappelait l’urgence de bâtir des communautés, sécuritaires, égalitaires et inclusives pour toutes et tous. Elle rappelle l’urgence de penser aux luttes à la violence faite aux femmes de façon inclusive tout en créant des services adaptés et des ressources accessibles. Celle-ci souligne aussi que la lutte à la pauvreté doit inclure des programmes d’autonomisation et des revenus garantis mais surtout un accès équitable et égalitaire au marché du travail. Les PSH sont un capital important, il est impératif de penser à elles comme des travailleuses et des travailleurs pouvant remédier à la pénurie de main-d’œuvre au Québec.
Enfin, il est regrettable de voir qu’encore en 2021, nous en sommes à exiger l’exercice effectif de nos droits fondamentaux. Est-il normal que nous demeurions souvent invisibles et que nous ne soyons pas considérées comme des personnes à part entière? La pandémie a levé le voile sur l’ampleur des iniquités dans tous les domaines socio-économiques auxquelles font face les PSH et d’autres groupes marginalisés. Nous voulons que les choses changent, et, que nous aussi puissions clamer haut et fort que nous sommes TOUS HUMAINS, TOUS ÉGAUX!
L’institut National pour l’Équité, l’Égalité et l’Inclusion des personnes en situation de handicap (INÉÉI – PSH)
Comité d’action des personnes vivant des situations de handicap (CAPVISH)
Réseau international sur le Processus de production du handicap (RIPPH)