Dr. Arruda: choisissez votre camp en vous dissociant du Politique
LETTRE OUVERTE – Cher Dr Arruda: alors que de plus en plus d’observateurs médiatiques remettent en question vos compétences et votre discernement, certains se demandent même si vous n’êtes pas devenu le pantin du Premier Ministre (PM). Étant moi-même scientifique de formation, je préfère vous laisser le bénéfice du doute sachant que vos décisions sont guidées par la rigueur scientifique.
Ainsi, je n’ai aucun doute qu’au début décembre 2021, divers scénarios de rassemblement pour les fêtes ont été présentés au PM. Ce dernier avait déjà affiché ses couleurs souhaitant des rassemblements de 20-25 personnes. Vous avez hérité de l’annonce pendant que le variant Omicron faisait des siennes en Europe. Avant Noël, l’air sombre le PM a réduit les rassemblements à 10; le 30 décembre, on nous imposait de nouveau un couvre-feu. Les critiques à votre égard ont été dithyrambiques! Pourtant, à la fin c’est le PM (et son gouvernement) qui décide… mais vous ramassez les tomates (sic).
En tant que médecin, vous avez fait le serment d’Hippocrate. De plus, vous occupez la fonction de Directeur de la Santé Publique au Québec (DSP). Comme gardien de la science médicale, vous avez un devoir de loyauté envers la santé des citoyens du Québec et non pas de servir le politique en justifiant les décisions gouvernementales. Votre double notoriété de médecin et de DSP vous donne la possibilité de garder vos distances du politique, d’agir en toute autonomie et de tenir votre propre conférence de presse à laquelle aucun politicien ne serait invité, comme le font Dre Tam et Dr Njoo de la santé publique au fédéral. Mieux encore, vous pourriez inviter les DSP régionaux à vos conférences de presse afin d’éviter les doubles messages. En temps de crise sanitaire, les citoyen ont besoin d’une vision et d’un message univoque de la part de la DSP.
En agissant pour les citoyens, nul ne vous empêchera de rendre publique vos recommandations au gouvernement. Ce dernier se dépêtrera à justifier ses choix. Par contre, si vous préférez être loyal au politique plutôt qu’aux citoyens, alors cher Dr. Arruda, vous serez tôt ou tard l’agneau sacrifié. Le jour où vous deviendrez un boulet, le PM n’hésitera pas à vous larguer comme il a laissé tomber Pauline Marois lors de la course à la direction du PQ en 2001.
Giuseppe D’Aprano, PhD