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L’art de la répartie

Bannière web du chroniqueur Alain Samson pour le journal Métro
Photo: Métro

Ça nous est tous arrivé : en pleine discussion, quelqu’un nous dit quelque chose qui nous arrête sec. On ne sait pas quoi répondre. On a le bec clos et, trop souvent, c’est sur le chemin du retour qu’on trouve la répartie qu’on aurait dû utiliser.

Comme le chante Bénabar dans sa chanson intitulée La phrase qu’on n’a pas dite (disponible sur Youtube si vous souhaitez l’écouter) : L’éloquence qu’on n’a pas pour déclarer sa flamme. Ce compliment qu’on ne fit pas, Qui n’servira donc à personne C’est à nous qu’il manquera. La phrase qu’on n’a pas dite. Le dernier mot qu’on n’a pas eu. Les ratés, les retards, les remords. Tout ce qu’on regrette. Les « Si j’avais… », les « J’aurais dû… »

Qu’est-ce qui distingue les gens qui savent quoi répondre quand c’est le temps ? Dans un premier temps, ils savent cultiver une certaine confiance en soi et une estime qui leur permet de voir les attaques pour ce qu’elles sont au lieu de se sentir diminuer par elles. Rappelez-vous chaque jour votre valeur véritable et vos faits d’arme. Munissez-vous d’une armure qui vous permettra de faire face aux gestes des brutes.

Ensuite, ils restent zen lors des discussions. S’ils sentent la colère les envahir, ils en prennent conscience et la voient comme une réaction normale. Pas question de s’énerver pour ça. Ils savent rester relaxés.

S’ils sont légèrement déstabilisés, ils gagnent un peu de temps en posant quelques questions telles que :

– C’est intéressant. Pourquoi as-tu dis-ça ?

– Vraiment curieux. Peux-tu m’en dire plus ?

À ce moment, l’autre aura probablement reculé et reformulé ses propos. Mais s’il ne l’a pas fait, il leur reste à mettre en valeur le ridicule des propos de l’autre en amplifiant ses propos, en utilisant l’humour ou en les questionnant un peu plus.

– Si tu veux, je peux te donner des trucs et, toi aussi, tu pourras te vanter de ne pas avoir que la peau et les os…

– Je sais… ça rend jaloux ceux qui en ont moins à caresser.

– Si tu souhaites m’appeler ainsi, je t’en laisse libre mais, dis-moi, juste pour satisfaire ma curiosité, qu’est-ce que tu as contre les petits gros ? Et est-ce que tu as la même opinion de tous les petits gros qui travaillent ici ? Il faudrait leur dire…

Les gens qui tentent d’écraser les autres cessent rapidement de s’en prendre à ceux qui ont développé le sens de la répartie.

Le plus important, c’est de pratiquer. Ce soir, demandez à l’être cher de rejouer les épisodes qui vous ont déstabilisé aujourd’hui et trouvez ensemble les meilleures répliques. Votre sens de la répartie deviendra un boomerang qui vous permettra de vous sortir des pires propos.

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