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Tania Kaprelian, directrice de succursale: une Arménienne nord-américaine

Une fois par mois, Métro propose des portraits de personnes immigrantes qui ont réussi à s’intégrer dans leur milieu de travail, en collaboration avec le projet Alliés Montréal. 

«Au Québec, je peux choisir la vie que je veux, décider des valeurs qui me conviennent et personne ne va me juger si je pense différemment», déclare Tania Kaprelian. D’origine arménienne et née en Syrie, elle est venue s’installer à Montréal au début de l’âge adulte avec ses parents et ses deux jeunes sÅ“urs.

À son arrivée, elle a été surprise et un peu désarçonnée de constater le multiculturalisme de sa ville d’adoption. «D’où je venais, il y avait les Arméniens et les Arabes de Syrie. C’est tout!» Cette diversité, elle ne voudrait plus s’en passer aujourd’hui. «Je suis une femme curieuse et ça m’a permis d’élargir mes horizons. J’apprends constamment de nouvelles coutumes et de nouvelles façons de voir et je trouve ça formidable.»

Elle a obtenu un diplôme d’ingénieure agricole en Syrie, mais à son arrivée ici, elle a dû repartir de zéro. Elle a d’abord appris le français grâce au Centre d’orientation et de formation des immigrants (COFI) puis a suivi une formation offerte aux immigrantes (par l’organisme L’Hiron­delle) pour travailler dans une banque. Scotia l’a choisie pour un stage de quelques semaines avant de l’engager pour de bon. «J’ai fait tous les boulots ici, de représentante au service à la clientèle à agente d’entrevue.»

Tout en travaillant, elle a obtenu un diplôme de gestion à HEC Montréal et, depuis sept ans, elle est directrice de succursale. Ambitieuse et fonceuse, elle a toujours eu besoin de relever des défis. «Je n’étais pas sûre de réussir, mais on m’a appris que si on travaille fort, ça ne peut pas être en vain. Et mon père m’a toujours dit : personne d’autre ne va faire les choses pour toi.»

Si son poste lui deman­de beaucoup d’heures de travail, elle ne s’en plaint pas. De toute évidence, Tania Kaprelian est une femme d’action. Au point où elle doit parfois réfréner son impatience et apprendre à profiter du moment présent.

Aucun regret… ou presque
Elle n’a jamais senti de préjugés envers elle en raison de son statut d’immigrante. Question de tempérament peut-être. «Je ne m’attarde jamais à ce genre de choses. Je fais ce que j’ai à faire et je suis plutôt positive. Si on me critique, j’ai tendance à me dire que c’est pour ce que je suis ou ce que j’ai fait et non parce que je viens d’ailleurs.»

Elle déplore que les Nord-Américains soient plutôt individualistes et n’aient pas des valeurs familiales aussi fortes que dans la culture arménienne, mais elle a adopté beaucoup d’autres valeurs occidentales qu’elle apprécie. Elle se sent chez elle ici et ne voudrait pas vivre ailleurs. «Mon rêve a toujours été d’être une femme d’affaires, d’être indépendante, de faire ce dont j’avais envie et j’ai eu cette possibilité ici. J’ai travaillé très fort, mais je l’ai réalisé.»

Un seul regret. «Si j’avais pu, j’aurais aimé venir au Canada plus tôt. J’ai très bien réussi, mais peut-être que ça aurait été plus facile si j’étais venue plus jeune.»

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