Mon patron, mon mentor

À la fin de ses études de droit, Pierre Allard cherchait une entreprise où effectuer un stage. Le choix ne manquait pas. Mais plus qu’une compagnie, il a d’abord choisi un mentor en la personne de Mario Charpentier, un des fondateurs de BCF, un cabinet d’avocats et d’agents de brevets et de marques de commerce. L’homme n’hésite pas à qualifier cette rencontre de coup de foudre.

Avec les départs à la retraite des bébés-boumeurs, de nombreux pos­tes de gestionnaires seront à pourvoir. Toutefois, avant de prendre la place des plus expérimentés, la relève doit chercher à apprendre de ces derniers. Tel était le message lancé lors du colloque Mon premier rôle en gestion, qui a eu lieu jeudi dernier.

Afin de discuter des caractéristiques d’un bon leader, la Jeune Chambre de commerce de Montréal et les HEC Montréal ont misé sur le partage intergénérationnel en invitant des duos composés d’un gestionnaire émergent et accompli. «L’exemple a été primordial», a déclaré Pierre Allard à la relève venue assister au colloque. Si Mario Charpen­tier lui a fait une si forte impression, c’est parce qu’il possède de vastes compétences techniques, mais également parce qu’il est un homme chaleureux. Quinze ans plus tard, les complices font toujours équipe.

Les qualités d’un bon patron
Pour Marc-André Dufort, vice-président trésorerie, risques et projets d’investissement pour le Cirque du Soleil, Robert Blain, vice-président principal et chef de la direction financière, est un bon mentor, car «il a une bonne écoute, il laisse faire des erreurs et chicane, mais pas trop fort».

Les compétences interpersonnelles sont essentielles chez un bon dirigeant. Cepen­dant, Éric Brunelle, animateur du colloque et professeur adjoint en management aux HEC Montréal, a souligné que ce sont avant tout les aptitudes intrapersonnelles qui font la différence. «Les personnes capables de se remettre en question ga­gnent jusqu’à 25 % de plus. Elles sont plus réceptives au feedback, sont plus stables et beaucoup moins stressées.»