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Les immigrants québécois et les études, un exemple de résilience

Les immigrants québécois seraient globalement plus persévérants ou plus résilients à l’école que la population en général, démontrent de récentes études.

En effet, même si les immigrants ont souvent un profil plus à risque d’échec scolaire que les autres élèves, des études réalisées entre autres par Marie McAndrew, titulaire de la chaire de recherche sur l’éducation et les rapports ethniques de l’Université de Montréal, démontrent que ceux-ci ont finalement un cheminement scolaire similaire aux derniers. «Globalement, concernant la réussite scolaire, les immigrants font légèrement mieux que la population francophone», con­firme Marie McAndrew en entrevue à Métro.

À première vue, des statistiques pourraient pourtant laisser croire le contraire. Par exemple, les immigrants de première et de deuxième génération obtiennent moins souvent un diplôme secondaire après cinq ans d’étude comparativement au reste de la population (45,5 % versus 57,8 %), et même après sept ans (57,4 % versus 69 %). C’est ce que révèle une étude réalisée en 2008 et répertoriée dans le rapport L’immigration et la diversité à l’école : un bilan, qui n’a pas encore été publié.

Par ailleurs, malgré ce taux de diplomation plus faible, les immigrants accéderaient presque en nombre égal au collégial que l’ensemble de la population scolaire (52,8 % par rapport à 54,8 %), selon la même étude.

«Cela démontre que les élèves immigrants sont plus résilients à l’école, explique la chercheure. Il y a davantage d’élèves qui obtiennent un diplôme secondaire dans la population francophone et qui ne continuent pas leurs études au cégep que dans la population allophone. Ce que cela peut vouloir dire, c’est qu’il y a des communautés immigrantes qui s’accrochent beaucoup.»

Une autre étude à laquelle Mme McAndrew a participé et qui s’est penchée sur le cheminement scolaire des jeunes non francophones comparativement aux jeunes francophones de Montréal, Toronto et Vancouver, arrive aux mêmes conclusions.

Notons que les facteurs influençant la réussite scolaire sont identifiés comme étant le sexe, le fait d’être né au pays ou à l’étranger, le niveau d’entrée dans le système scolaire, le retard scolaire ainsi que l’appartenance socio-économique.

Des différences à souligner
«Il faut toutefois ajouter que derrière ces statistiques se cachent de très grandes différences entre certaines communautés», tient à préciser Mme McAndrew.

En effet, «les locuteurs du chinois auraient trois fois plus de chances que les francophones d’obtenir leur diplôme, alors que chez les créolophones, la probabilité est de quatre fois moins», peut-on lire dans le dernier rapport cité.

«On peut expliquer les différences par plusieurs facteurs, entre autres qu’il y a des groupes qui valorisent davantage l’éducation que d’autres, explique Mme McAndrew. C’est le cas des cultures asiatiques, par exemple. Il y a aussi des gens qui arrivent avec moins d’atouts pour réussir [dans notre système scolaire], moins de repères, qui vivent dans des communautés plus pauvres et qui ont plus de difficultés à se retrouver dans notre système.»

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