DEP en comptabilité: Un calcul intelligent

Parmi les programmes d’études qui ont toujours d’excellentes statistiques d’embauche, on retrouve le DEP (diplôme d’études professionnelles) en comptabilité. Année après année, ce programme a un taux de placement qui avoisine les 90 %. Pourtant, malgré ses perspectives d’emploi intéressantes, le programme reste méconnu.

«C’est peut-être parce que beaucoup d’étudiants lui préfèrent l’AEC (attestation ­d’étu­des collégiales), qui est donné par des cégeps», souligne Guy Dufour, du CFP de Charlevoix. Pourtant, la grande majorité des propriétaires de PME ont un DEP et pas une AEC. «L’AEC n’est pas d’un niveau supérieur, renchérit Louise Gagnon, du CFP Daniel-John­son. D’ailleurs, le DEP a toujours été la voie officielle pour devenir commis comptable.» D’autant plus, soutient Denis Bordeleau, du CFP Limoilou, «le programme forme des commis comptables fonctionnels avec un bon français.» Des caractéristiques qui, selon lui, sont prisées par les entreprises.

Développement pratique des compétences
Le DEP est axé sur le développement pratique des compétences en comptabilité. «Les étudiants voient les bases de la comptabilité de a à z, et ils ont aussi tout le temps de les mettre en pratique», souligne Denis Bordeleau. Outre les notions de comptabilité, l’étudiant développe aussi les compétences nécessaires pour communiquer en milieu de travail, verbalement ou par écrit, autant en français qu’en anglais. «Le programme a été bâti en tenant compte des avis du milieu des affaires; il répond aux attentes du marché», affirme Louise Gagnon.

Une formation individualisée et en ligne est aussi offerte, ce qui permet, précise Guy Dufour, de «rejoindre une clientèle plus isolée ou moins disponible pour des études à temps plein». Une fois le DEP acquis, rien n’empêche l’étudiant d’approfondir ses connaissances en s’inscrivant à l’université. «Si l’étudiant a le diplôme et est âgé de 21 ans, il peut s’inscrire à l’université et obtenir un certificat en comptabilité. C’est un outil intéressant pour avoir de l’avancement. C’est ce que nous leur recommandons», conclut Louise Gagnon.

Ivette Esmeralda Urey Sandoval
Comptable et heureuse de l’être

Ivette Esmeral­da Urey Sandoval est une diplômée de l’École des mé­tiers de l’informatique, du commerce et de l’administration de Montréal. Elle a obtenu son DEP en comptabilité en 2007. Après avoir travaillé pour la maison de production Trinôme, elle vient d’entrer au service du bureau comptable LM Ser­vi­ces de gestion inc.  Elle a ra­con­­té à Métro à quoi ressemble son travail de tous les jours.

Quelles sont vos principales tâches dans votre nouveau poste?
Comme j’ai commencé il y a quelques jours à peine, elles ne sont pas encore tout à fait définies. Chez Trinôme, je m’occupais des comptes payables, des comptes recevables et des salaires. Je me considérais chanceuse, car en temps normal, dans une entreprise, on ne travaille que dans un de ces départements. C’est aussi pour cela que j’ai été engagée dans un bureau comptable. Ça m’a permis de toucher à tout et d’apprendre beaucoup.

Pourquoi avez-vous décidé de faire un DEP et non une AEC?
La formation est moins onéreuse qu’une AEC, tout simplement.

Est-ce que le DEP est une bonne formation?
Certainement. On m’a très bien formée, et les cours sont collés à la réalité du marché du travail et des tâches que nous avons à effectuer. Mais à l’occasion, j’aurais aimé développer davantage certaines notions, par exemple celles reliée au bilan financier. On nous a expliqué ce que c’était, son utilité et comment le faire, mais on aurait pu aller plus loin. Ce n’était toutefois pas le rôle du programme. Nous étions là pour apprendre les bases de la comptabilité. Maintenant, j’ai l’intention de m’inscrire à un certificat en comptabilité dès janvier pour en savoir plus et me donner plus de chances d’avancement.

Si vous pouviez retourner en arrière pour refaire votre choix de formation, referiez-vous le même?
Oui. J’ai apprécié ce que j’ai appris et j’adore ce que je fais.