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Se lancer en affaires en 2010: Les jeunes ont confiance

Mélissa Guillemette - Métro

Au lendemain d’une crise économique mondiale, alors que le marché de l’emploi est encore au ralenti, de jeunes entrepreneurs démarrent leurs entreprises. Et ils ont raison de le faire, assurent leurs conseillers.

La Montréalaise Anastasia Radevich vient de fonder une compagnie de design de chaussures dignes de la série Sex and the City. La fragilité de l’économie : trop peu pour l’effrayer. «Ce n’est pas difficile de se lancer en affaires quand on a un projet bien défini», assure-t-elle.

L’entrepreneure de 28 ans a tout à fait raison d’être confiante, selon le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. «Il n’y a que certains secteurs qui sont toujours affectés par un ralentissement, comme la restauration, l’hôtellerie et le tourisme, assure Michel Leblanc. Il ne faut pas s’empêcher de foncer : il faut le faire avec les yeux le plus ouverts possible.» Après tout, l’économie canadienne reprend, bien que tranquillement, avec un taux de croissance prévu de 2,9 % pour 2010, selon la Banque du Canada.

Financement toujours difficile

Évidemment, se lancer en affaires n’est pas tout rose pour les jeunes. Un an avant la crise économique, qui a plongé le Canada dans la  récession en décembre 2008, 26 % des jeunes entrepreneurs du pays indiquaient déjà que le financement était un obstacle à leur croissance, contre 17 % pour la moyenne des entrepreneurs, selon une étude du  Programme de recherche du financement des PME.

La situation ne s’est toutefois pas détériorée, même au pire de la crise économique, affirme le conseiller au SAJE Montréal Marc Therrien. «Ça n’a pas été l’hécatombe qu’on avait imaginée. Les banques n’ont jamais fermé les robinets.» Il reconnaît toutefois que certaines institutions étaient «un peu plus vigilantes».

Pour la directrice générale de l’organisme de soutien aux entrepreneures Investissement Femmes Montréal, Élise Tessier, cette vigilance était exagérée. «Et c’est encore un peu comme ça, particulièrement pour les jeunes entrepreneurs et les femmes, qui ont souvent peu d’historique de crédit et peu d’actifs pour garantir un prêt.»

Les banques ont néanmoins cru au projet d’Anastasia Radevich. «Surtout que je n’avais pas besoin d’un gros prêt. En dessous de 30 000 $, ça les inquiète moins.» Michel Leblanc a remarqué que les banques sont seulement plus frileuses pour les dossiers d’immobilier commercial.

Pour agrandir leur marché, les jeunes doivent toutefois être imaginatifs sur le marché de 2010. Radevich courtise les boutiques jusqu’à l’étranger. Elle a d’ailleurs une entente avec Wolf and the Budger, à Londres. «Et j’étudie la possibilité de vendre en ligne», ajoute-t-elle.

Créer son emploi

Loin de repousser les entrepreneurs, la crise économique a augmenté le taux d’affluence dans les trois centres d’aide interrogés. «Les gens qui ont perdu leur emploi se disent que c’est le temps de réaliser leur rêve», explique le directeur de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc.

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