Que faire quand son enfant rencontre des personnes «différentes» à l’école?
Que faire quand son enfant rencontre des personnes «différentes» à l’école? À quelques semaines de la rentrée, voici un témoignage.
Ma fille n’est pas méchante. Je suis consciente que tous les parents pensent la même chose à propos de leurs enfants, mais je m’en fous. Ma petite fille est toute douce.
Cela dit, c’est aussi une enfant et il y a certaines choses qu’elle ne comprend toujours pas. La première fois qu’elle fait face à une situation nouvelle, il y a une possibilité que sa nature extravertie ou sa curiosité la poussent à se mettre les pieds dans le plat. En voici un exemple.
Brenna a grandi près d’une autre fillette ayant des besoins spéciaux. Je ne suis pas certaine du diagnostic précis dont Sarah (nom fictif) a fait l’objet. Ce que je sais, c’est qu’elle a certaines limitations physiques et qu’elle porte un corset dorsal. Elle a l’âge d’être au troisième cycle de l’école primaire, mais possède les capacités de compréhension et le vocabulaire d’un bambin.
Sarah est une jeune fille adorable qui a néanmoins la fâcheuse tendance à entrer dans notre bulle et à sous-estimer sa propre force, mais généralement, tout ce qu’elle veut, c’est rendre les autres heureux.
Au début, ma fille n’avait jamais réalisé que Sarah était si différente des autres enfants. Quand elles étaient plus jeunes, ça n’avait pas d’importance. Cette année, toutefois, Brenna est devenue assez vieille pour se poser des questions. Alors qu’elles jouaient, elle a commencé à demander pourquoi Sarah portait une couche. Elle a même fini par dire : «Tu es trop grande pour porter une couche. Les bébés portent des couches, Sarah. Tu ne peux pas porter une couche si tu n’es pas un bébé.»
Évidemment, Sarah a été très blessée par ce commentaire. Elle s’est mise à pleurer. Brenna ne comprenait pas. Pour un enfant, il est difficile de saisir la portée de ses mots.
À la maison, nous avons eu une longue discussion à propos des besoins particuliers de certaines personnes. Seulement une semaine plus tard, elle récidivait en demandant pourquoi Sarah avait «l’air bizarre» quand elle courait. Elle ne comprenait pas non plus pourquoi Sarah jouait avec des jouets pour bébé.
Ma mère, qui est aussi enseignante, m’a conseillé de lui expliquer que «tout le monde a des besoins spéciaux. Parfois, les médecins et les professeurs peuvent nous aider, mais il y a des choses qu’ils ne peuvent pas arranger.»
J’étais donc prête pour une autre discussion, armée d’une nouvelle stratégie. J’ai essayé de rester calme pour ne pas paraître fâchée ni avoir l’air de la condamner.
Elle s’est vite impatientée et a suggéré de dessiner une carte pour Sarah disant : «Je suis désolée.» J’ai fait un compromis en continuant la conversation tout en l’aidant à colorier.
La bonne nouvelle, c’est que ma fille n’a pas eu d’autres problèmes depuis. Nous aurons sans doute d’autres discussions sur l’intimidation. C’est un sujet qu’aucun parent ne peut ignorer. Pourtant, je dois l’admettre, je n’aurais jamais deviné que c’est son rôle d’agresseur qui allait amener le sujet sur le tapis.