Toujours plus d’adultes en formation continue
La formation continue a la cote au Québec.
Alors que dans les commissions scolaires et les cégeps, l’offre de programmes d’études pour adultes augmente, les universités proposent maintenant leurs services de formation aux adultes un peu partout en région, histoire de répondre aux besoins d’une main-d’œuvre de plus en plus soucieuse de maintenir ses compétences à jour.
La formation continue au Québec date des années 1960. Les objectifs ont beaucoup évolué au fil du temps. «Au départ, on voulait former des individus pour qu’ils se rattrapent sur le marché du travail, explique Colette Bernier, professeure à l’Université Laval. On donnait une formation de base. Dans les années 1980, il y a eu un virage, c’est-à-dire que la formation s’est adaptée aux besoins des entreprises.»
Mme Bernier affirme que la formation continue dans les cégeps et les commissions scolaires a beaucoup évolué au cours des années. Les attestations d’études courtes qui, pendant un certain temps, ont été décriées par plusieurs, ont progressé de façon fulgurante. En 2002, les AEP (attestions d’études professionnelles) étaient pratiquement inexistantes dans les commissions scolaires. En 2010, il y en avait une quarantaine, donne-t-elle en exemple.
Au niveau universitaire, la formation continue a aussi évolué. À l’Université du Québec à Montréal (UQAM), par exemple, elle s’étend maintenant en région, à la demande des élus locaux, indique Robert Proulx, vice-recteur à la vie académique de l’UQAM. Robert Proulx explique que la formation continue a deux volets. Celle qui répond à des demandes spécifiques des entreprises ou du gouvernement et qui, parfois, se donnent en milieu de travail, et celle qui répond au désir de la population de maintenir ses compétences et son savoir à jour. Le vice-recteur indique que le deuxième volet est en croissance dans les régions.
«Les agglomérations autour de Montréal sont de plus en plus grosses, et les gens ne veulent pas passer deux heures à traverser des ponts», indique-t-il. Les programmes de formation continue, poursuit-il, sont développés avec des intervenants du secteur privé. Dans le cas des cours donnés aux adultes en région, il s’agit tout simplement de programmes généraux qui peuvent parfois être adaptés selon le type d’industrie qui s’implante dans la communauté.
«Je pense que la formation continue en région va augmenter, prédit M. Proulx. Les gens nous disent qu’ils veulent qu’on aille chez eux. Et nous, on a maintenant une vision plus large de la formation continue. On voit que c’est un besoin social et que l’université est au service de la société.»