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Des émojis dans le CV?

émojis CV
À la lecture d’un CV, l’originalité l’emporte-t-elle sur les compétences pour un recruteur? Photo: Collaboration spéciale/Métro

Un article du Wall Street Journal rapportait récemment que des recruteurs avaient commencé à recevoir des CV farcis d’émojis ou d’avatars Bitmoji… Qu’en pensent les employeurs et les recruteurs?

«Je n’en ai encore jamais vu, avoue Mireille Sirois Gagné, consultante en marketing RH et en recrutement. Cependant, j’aurais tendance à croire qu’une personne qui se prête à cette pratique est innovatrice, dynamique, créative et sympathique.»

La consultante salue d’ailleurs l’initiative: «Je reçois beaucoup de CV uniformes, souvent très longs. J’en vois tellement passer que je ne prends malheureusement pas le temps de tous les lire. Par contre, lorsqu’un CV chouette attire mon attention, c’est sûr que je le lis au complet!»

Elle précise cependant qu’un CV jazzé avec des émojis ou un avatar Bitmoji convient probablement davantage à un secteur d’emploi reconnu pour son dynamisme et sa créativité, comme les TI, le marketing ou le service à la clientèle.

Marie Lecourt, recruteuse pour l’agence de marketing O2 Web, voit elle aussi d’un bon œil la variété dans le CV.

«Au nombre de CV que je reçois dans une semaine, je me lasse vite comme recruteuse. J’aime quand les développeurs animent des trucs, quand les designers poussent la note, quand les gens en communication me surprennent avec des trucs super punchés. Pour moi, tu pars avec 10 points d’avance quand tu montres un peu d’originalité. Do it!»

À vous de trancher: est-il préférable de rester sobre ou de briser les conventions?

Les compétences avant les apparences

Nous avons aussi posé la question à deux employeurs potentiels… et leur réponse diffère quelque peu.

Lyne Camden, consultante en communication chez Camden Graphisme, ne partage pas l’enthousiasme des recruteuses pour les émojis dans le CV: «L’avatar me semble une mauvaise décision, croit-elle. C’est un peu comme se dissimuler derrière une façade.

«Un portrait traité de manière artistique se distinguerait plus qu’un avatar, en comparaison. Dans tous les cas, je ne pense pas que les émojis bonifient le CV, et si je recevais un CV incluant un avatar Bitmoji, ça ne me semblerait pas favorable. Toutefois, si le contenu est bien rédigé et si l’expérience est bien démontrée, je n’en tiendrais pas compte.»

Patrick Lavoie, directeur des affaires publiques et des médias chez Loto-Québec, doit pour sa part embaucher des gestionnaires de communauté. Même dans ce cas de figure, il prône la retenue.

«Je suis peut-être vieux jeu, mais je préfère tester la connaissance des codes de communication de médias sociaux en entrevue et en test. Et recevoir des CV sobres, mais riches.»

«Dans mes processus d’embauche de gestionnaires de communauté, poursuit-il, j’ai toujours cherché à avoir les personnes ayant le plus de connaissances techniques, même si leur CV était plus traditionnel. Je me souviens d’une personne qui m’avait présenté un CV design et funky. En creusant trois minutes la portion analyse-portée-engagement, je me suis rendu compte qu’il y avait un manque de compréhension.»

«Je ne me laisse pas impressionner par les CV avec photo, aux couleurs coordonnées ou à la typographie spéciale, insiste-t-il. Je regarde si ce que je cherche est là: la connaissance, le leadership, la motivation, la variété de l’expérience, l’esprit d’équipe, le souci du détail.»

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