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Formation continue: le Québec traîne de la patte

Photo: Métro

Même s’il est l’un des rares États dans le monde à s’être doté d’une loi sur le développement des compétences professionnelles, le Québec fait piètre figure en matière de formation continue.

«En vertu de la Loi 90, tout employeur dont la masse salariale s’élève à 1 M$ ou plus doit investir au moins 1 % de celle-ci dans des activités de formation. L’intention derrière cette législation est bonne, mais les grandes entreprises n’ont pas besoin d’un tel incitatif pour se convaincre de l’importance de la formation continue», affirme Florent Francoeur, PDG de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés.

Ce sont plutôt les PME qui rechignent à investir dans l’amélioration des compétences de leurs employés. Or, faute d’une masse salariale suffisante, plusieurs d’entre elles échappent à la fameuse «Loi du 1 %». «Les petites entreprises ont moins de marge de manœuvre sur le plan financier et humain. Pour elles, les coûts de la libération de la main-d’œuvre pour la durée de la formation, en plus des frais de celle-ci sont des obstacles majeurs», explique Richard Chénier, directeur du Service de perfectionnement de l’École de technologie supérieure.

Les PME ont pourtant tout avantage à investir dans le développement de leurs employés. «Pour demeurer compétitives dans un contexte de globalisation des marchés, les entreprises doivent sans cesse innover. Mais aussi performants que soient les nouveaux procédés ou les nouveaux équipements, ils ne seront d’aucune utilité si les travailleurs n’ont pas les connaissances nécessaires pour les faire fonctionner adéquatement!», souligne Paul Bélanger professeur à la Faculté des sciences de l’éducation et spécialiste de la formation continue en milieu de travail.

La formation en entreprise est d’autant plus nécessaire que le déséquilibre démographique s’accentue d’année en année. «Les gens qui partent à la retraite sont actuellement plus nombreux que ceux qui font leur entrée sur le marché du travail. Pour contrer cette importante pénurie de main-d’œuvre, nous n’avons pas d’autre choix que d’apprendre à faire plus avec moins. Toutefois, ce n’est pas avec des lois que nous convaincrons les PME de la rentabilité d’investir dans la formation continue, mais bien avec des campagnes de sensibilisation», estime Florent Francœur.

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