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Un des hivers les plus doux jamais relevés à Montréal

Photo: Josie Desmarais - Archives Métro

Vous avez eu le sentiment de ne pas avoir vu passer un traditionnel hiver glacial? Vos sourcils et cils ont moins gelé qu’à l’habitude lorsque vous étiez dehors? Ce n’est pas qu’une impression. Malgré deux courtes vagues de froid, cet hiver météorologique a été 3,2 °C plus doux que la normale.

Malgré un impressionnant et rare -29 °C enregistré début février, cet hiver 2022-2023 aura été, globalement, le 3e hiver le plus doux – ex aequo – depuis le début de la compilation des données à l’aéroport de Dorval.

Ce sont les données d’Environnement et Changement climatique Canada (ECCC) qui le disent. Depuis le début des relevés en 1941 à l’aéroport de Dorval, uniquement deux hivers ont été plus doux: les hivers 2001-2002 (+4,3 °C) et 2015-2016 (+3,6 °C). L’hiver 2016-2017, lui, a été tout aussi doux que celui que nous venons de vivre.

Une tendance?

Notons que sur les cinq hivers les plus doux des relevés montréalais, quatre ont été enregistrés après l’année 2000. «Même si 80 ans de données semblent beaucoup, ça ne l’est en fait pas tant que ça», tient à relativiser le météorologue du Québec pour ECCC Jean-Philippe Bégin.

L’hiver 2021-2022 avait au contraire été très froid et M. Bégin croit que le Québec connaîtra encore de nombreux autres hivers froids. «On ne peut pas tirer des conclusions si vite», explique-t-il. «Les hivers se suivent mais ne se ressemblent pas», ajoute-t-il.

Les hivers doux affectent la banquise des lacs, rivières, fleuves et de l’estuaire du Québec, ce qui a des répercussions sur la biodiversité marine en plus d’accélérer l’érosion. Les activités hivernales comme le patin en extérieur se trouvent aussi compliquées par la douceur hivernale.

De la neige en masse

Montréal a également reçu des quantités importantes de neige cet hiver. Alors que la métropole est habituée à accumuler 140 cm de précipitations neigeuses, les chutes de neige ont atteint un total cumulé de 200 cm cette saison. Précisons que ces 200 cm ne comptent que ce qui est tombé entre le 1er décembre 2022 et le 28 février 2023. Les chutes de neige survenues depuis le 1er mars ne sont donc pas encore comptabilisées.

Malgré cette importante quantité de flocons, l’hiver 2022-2023 n’est pas capable de faire une percée et d’entrer dans le top 5 des hivers ayant reçu le plus de neige.

Montréal a déclenché quatre opérations de chargement de neige durant cet hiver. La saison des neiges n’est pas finie, mais s’il n’y a pas de nouvelle bordée de neige, la métropole aura fait une opération de chargement de moins qu’en moyenne.

Cela pourrait indiquer des précipitations davantage réparties dans le temps, plutôt que sur quelques tempêtes, ou au contraire concentrées de façon intense sur une période. Le quart de la neige reçue cet hiver est d’ailleurs tombé pendant la dernière semaine de janvier.

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