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Planchers de bambou, pas toujours écolo

On le dit écolo, notamment grâce à sa repousse rapide et à sa résistance… Le bambou est désormais la nouvelle tendance en vogue pour la rénovation des planchers, mais des mises en garde s’imposent pour que ce choix n’aille pas à l’encontre des normes écologiques.

Sur le marché des solutions de rechange écologiques au bois, le bambou est certainement l’un des produits les plus prisés. Au Québec, plusieurs importateurs en ont même fait leur mission d’entreprise.

Car l’une des principales qualités de cette plante, qui fait partie de l’espèce des graminées, est la rapidité avec laquelle elle pousse?: «Le bambou atteint sa maturité en l’espace de trois ans, ce qui est très rapide comparé à la plupart des types de bois. Il est aussi connu pour sa durée de vie et sa résistance», affirme Emmanuel B. Casgrove, directeur du site ecohabitation.com.

Les traitements en question
Il faut quand même prendre garde au processus de transformation de la plante : «Pour faire baisser les prix, certains fabricants utilisent des produits de basse qualité, avertit Jason Berlin, administrateur de l’Entrepôt du bambou, à Montréal. Il faut notamment veiller à ce que les bambous aient été traités avec des marques de vernis européennes, qui sont bien meilleures que les marques chinoises.»

Puisque l’assemblage d’une planche de bambou nécessite en réalité le collage d’une douzaine de petits morceaux, «tout dépend de la colle utilisée, qui peut être très néfaste pour la santé si elle est constituée de composés organiques volatiles», explique Emma­nuel B. Casgrove.

Le transport de la Chine au Québec peut aussi être problématique : «On peut se demander s’il est nécessaire d’aller chercher un matériau de l’autre côté de la planète, alors que le Québec est un très grand fournisseur de bois franc de qualité», estime M. Casgrove.

Investir dans la qualité
Les deux experts s’accordent pour dire que d’un point de vue écologique, il peut être préférable d’utiliser un bois recyclé «ou un bois franc domestique qui provient d’une forêt certifiée pour sa bonne gestion des ressources, complète M. Cas­grove. Car en termes de certification FSC, seul un bambou haut de gamme répond aux exigences.»

Tout serait aussi une question de prix. Si le bambou de qualité «se situe dans la même gamme de prix qu’un bon bois franc fait localement, il ne se compare pas à un bois franc de deuxième ou troisième qualité, importé au Québec», fait valoir Jason Berlin, à l’entrepôt du Bambou.

Il faudra donc compter entre 3,50 $ et 6,90 $ le pi2. Mais M. Berlin assure : «Avec un bon plancher en bambou, des personnes qui recherchent à un bon rapport qualité-prix en auront plus pour leur argent. En général, s’ils ne peuvent pas investir, je leur conseille de mettre leur projet en attente jusqu’à ce qu’ils aient assez d’argent pour faire un bon investissement.»

Si l’on retrouve des bambous dans toutes les régions du monde situées au sud de l’équateur, «la meilleure espèce pour les planchers, baptisée Moso, provient de la région Anji, en Chine, et nécessite de quatre à six ans de maturité, précise Jason Berlin. Le bambou doit aussi être cueilli à maturité, sinon il peut devenir mou, prendre l’humidité et casser facilement.»

Au tableau des avantages, M. Berlin énumère «le côté à la fois écologique et esthétique de la plante, à travers notamment sa texture avantageuse qui diffère de celle du bois.»

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