Soutenez

La Coalition québécoise pour le contrôle du tabac demande le retrait des cigarettes Vogue

Métro a discuté avec Flory Doucas, porte-parole de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac, qui dénonce l’arrivée des cigarettes Vogue sur le marché.

Vous avez déposé une plainte auprès du ministère de la Santé du Québec concernant les cigarettes Vogue, apparues sur le marché au mois de septembre. Pourquoi?
La loi québécoise interdit différents types de publicité liés au tabac, dont les publicités qui associent directement ou indirectement l’usage du tabac à un style de vie. Cette loi s’applique aussi à l’emballage. Hors, la marque de cigarettes Vogue évoque clairement un style de vie. Ça rappelle le magazine du même nom, la mode et les tendances. On parle de tabagisme au féminin. On n’a qu’à regarder le lettrage, qui est stylisé et élégant, et le format «superslim» des cigarettes, un format élancé qui est plus élégant. Tout ça s’adresse directement aux femmes.

Comment se fait-il que les cigarettes Vogue ont pu passer entre les mailles du filet du gouvernement?
Les produits ne sont pas approuvés par les autorités, qui prennent pour acquis que les compagnies vont respecter la loi. On se retrouve donc toujours à réagir à ce qui se passe. Si dans certains cas la publicité dite «style de vie» laisse place à l’interprétation, on comprend mal pourquoi les autorités provinciales ne sont pas intervenues jusqu’à maintenant. Parce que Vogue n’est pas la première marque à utiliser ce type de publicité. On n’a qu’à penser aux paquets de MacDonald Special, sur lesquels sont imprimés des Fleurs de lys, ce qui fait clairement référence au nationalisme.

Que demandez-vous au ministère de la Santé?
On demande trois choses. Tout d’abord, il faut que le gouvernement intervienne à propos des publicités «style de vie» et des emballages. Les marques qui utilisent ces méthodes ne devraient pas exister et devraient être retirées du marché jusqu’à ce que les fabricants trouvent une autre façon de faire. Tout ça nous rappelle que la raison pour laquelle les autorités ne sont pas intervenues, c’est parce qu’il y a un malaise et trop de place laissée à l’interprétation. Il faudrait donc prévenir une aggravation de la situation en imposant un moratoire qui interdirait l’arrivée de nouvelles marques de cigarettes sur le marché jusqu’à ce que des balises très claires soient adoptées. Enfin, il faudrait déterminer quelles seront ces balises.

Pour vous, quel serait l’emballage idéal?
L’emballage devrait être standardisé pour éviter que les compagnies de tabac ne s’en servent comme publicité. Les couleurs devraient être ternes, le nom des marques devrait être discret et les avertissements de santé devraient prendre plus de place. Ça devrait être comme la majorité des médicaments sous prescription qu’on reçoit à la pharmacie qui nous sont remis dans des contenants génériques transparents. C’est insensé qu’on puisse vendre les produits du tabac dans des beaux emballages qui évoquent des styles de vie.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.