Un peu d’amour pour McGill College?

Depuis que l’associé principal de Sid Lee Architecture, Jean Pelland, a proposé à JE VOIS MTL de transformer l’avenue McGill College en «Rambla» montréalaise, l’idée me trotte constamment en tête.

En fait, plus j’y réfléchis, plus l’idée m’emballe.

Pour résumer brièvement le contexte de cette réflexion, il faut savoir que le groupe Ivanohé Cambridge, filiale immobilière de la Caisse de dépôt et placement du Québec, planche actuellement sur un réaménagement majeur de l’esplanade de la Place Ville-Marie, au sud de McGill College. Des dizaines de millions seront investis dès l’an prochain pour décloisonner les lieux et y installer des œuvres d’art public.

Mais Ivanohé Cambridge voit grand et ne veut pas s’arrêter là. Le groupe va jusqu’à imaginer, en collaboration avec Sid Lee Architecture, une réingénierie complète de l’avenue McGill College pour offrir une place prépondérante aux piétons, aux terrasses et à la végétation. En d’autres mots, on désire faire migrer cet axe du centre-ville d’un simple lieu de transition vers un lieu de destination.

Et pourquoi pas? Ce serait une occasion parfaite de s’offrir un espace urbain mieux réfléchi, mais surtout plus flexible, qui permettrait d’augmenter significativement la qualité de vie des milliers d’employés de tours de bureaux et des centres commerciaux avoisinants.

Pensons simplement à l’heure du lunch. Mis à part le campus de l’Université McGill, il n’y a pratiquement nulle part où aller dans ce secteur pour dévorer son sandwich et socialiser avec ses collègues en plein air. L’avenue s’y prêterait pourtant si bien.

Un exemple inspirant pour Montréal serait peut-être celui de Georgia Street à Indianapolis, aux États-Unis. En 2010, les élus de l’endroit ont décidé de revitaliser une artère commerciale, plongée dans un contexte similaire à McGill College, pour augmenter son attractivité.

Le coeur de leur chirurgie urbaine a été de créer un îlot piétonnier, au centre de Georgia Street, pour accueillir diverses activités: expositions, festivals, camions de bouffe de rue, marchés publics et autres. Tout a été brillamment réfléchi, des pare-soleil aux lampes chauffantes suspendues au-dessus de l’îlot pour le confort des usagers, été comme hiver. L’aménagement a même été conçu pour filtrer les eaux pluviales à même le sol, permettant de libérer les aqueducs municipaux.

La circulation automobile a également été réduite, soit à une étroite voie de circulation dans chaque direction afin de permettre aux automobilistes d’accéder aux stationnements souterrains du secteur. Quelques cases de stationnement ont été intégrées à l’îlot central, tout comme de petites capsules historiques pour rappeler aux passants les origines du quartier.

Difficile de ne pas être séduit par une telle réalisation.