Des organismes perturbent une réunion au CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal
Des groupes d’appui aux personnes handicapées et aux aidants naturels ont opéré un coup d’éclat en envahissant des bureaux de l’hôpital Jean-Talon. Ils demandent des moyens financiers supplémentaires pour maintenir le soutien à domicile pour les personnes impotentes ou en situation de handicap.
La réunion qui a été interrompue par les activistes était organisée par le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Nord-de-l’île de Montréal. Elle se tenait l’après-midi du 6 février au pavillon Dorion de l’hôpital Jean-Talon et regroupait des intervenants en soutien à domicile de Villeray et de La Petite-Patrie.
La manifestation qui a mobilisé une quinzaine de membres des groupes Ex aequo. du Regroupement des aidants naturels du Québec (RANQ) et du Regroupement de travailleuses sociales et intervenantes sociales au Québec (RÉCIFS) démontre surtout l’exaspération des gens qui ont besoins de soutien à domicile.
En décembre, ces groupes ont révélé que le CIUSSS du Nord-de-l’île allait opérer des compressions budgétaires dans ces services. «Suite à cela, la ministre a dit finies les coupures, a rappelé Simon Philippe Caron, d’Ex aequo. C’est le retour des services. On s’est rendu compte que rien n’a été fait sur le terrain ce qu’a dit la ministre.» Le 5 décembre, la ministre de la Santé, Danielle Mc Cann avait indiqué que son ministère payerait la facture du soutien à domicile si les CIUSSS n’avaient plus de budget.
Les groupes de défense déplorent qu’aucune réponse satisfaisante ne leur ait été communiquée après cela et les personnes attendent toujours.
Le service des communications du CIUSSS du Nord-de-l’île a assuré dans un communiqué en réponse aux médias que le soutien à domicile est maintenu. «Comparativement à la même date l’an dernier, 259 personnes de plus reçoivent des services de soutien à domicile et le nombre d’heures de prestation de services a augmenté de 16 % sur notre territoire. Actuellement, le CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal offre du soutien à domicile à plus de 8100 personnes. Près de 837 000 heures de services ont été offertes depuis le 1er avril 2018», est-il écrit.
Pour les groupes de défense des personnes bénéficiaires, l’offre est bien en deçà de la demande. «Ces gens sont souvent actifs. Si une personne a besoin de 15 h et on lui en donne 5, cela signifie qu’on la condamne à ne plus travailler», souligne Mélanie Perroux, du RANQ, organisme d’appui aux aidants naturels.
Wassila Hadjabi, handicapée des membres inférieures depuis plusieurs années ne reçoit plus de services depuis deux ans. «On m’a dit que c’est parce que j’ai un fils de 18 ans et un mari», déplore-t-elle.
Cette aide lui est pourtant indispensable croit-elle pour continuer à être active. «J’ai besoin d’aide pour la préparation des repas ou pour le ménage, sinon j’ai des bursites à répétition, je suis diabétique et je peux me brûler, mais personne n’entend cela et je suis en train de quémander en permanence.»