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Départ de la directrice du Conseil local des intervenants communautaires

Nathalie Fortin a été directrice du CLIC, la table de concertation de Bordeaux-Cartierville, qui regroupe 85 membres, dont une cinquantaine d'organismes communautaires. Photo: Amine Esseghir/Courrier Ahuntsic

Nathalie Fortin, figure incontournable du milieu communautaire de Bordeaux-Cartierville, quittera le quartier bientôt. Elle a bien voulu revoir avec le Courrier ses 18 ans de travail auprès des citoyens dans un des secteurs les plus complexes de Montréal.

Mme Fortin a passé 18 ans au Conseil local des intervenants communautaires (CLIC), table du quartier Bordeaux-Cartierville, dont 15 ans, en tant que directrice. Elle sera bientôt adjointe à la directrice générale de l’Office municipal d’habitation de Montréal.

«Je suis venu au CLIC, situé alors à la place l’Acadie, comme agente de développement communautaire», dit-elle. Bordeaux-Cartierville est souvent présenté comme un quartier de transit dont les principaux repères sont un grand hôpital et deux prisons. Mme Fortin trouve cette description injuste et réductrice.

«Le quartier a beaucoup changé en 18 ans, croit-elle. Il n’y avait pas d’événements, pas de vie sociale, pas de mélange des cultures. C’était un lieu de vente de drogues. C’était un dortoir. La réputation du quartier n’est plus la même. Il y a aussi de jeunes familles qui s’y installent, car il demeure un quartier abordable sur l’île de Montréal.»

C’est aussi un lieu qui accueille beaucoup d’immigration. «Il y a toujours eu des nouveaux arrivants qui se sont installés ici», rappelle-t-elle, citant les anciennes communautés libanaise, syrienne, grecque et arménienne.

«Aujourd’hui, s’ajoutent les gens du Maghreb et les francophones d’Afrique de l’Ouest.» C’est pour elle un quartier modèle quand on voit que le niveau de criminalité y est très bas malgré la pauvreté toujours importante et l’isolement. «Je ne peux pas croire que le rôle de la communauté n’est pas pour quelque chose là-dedans.»

Réalisations
En 18 ans, elle a vu certains grands accomplissements comme la construction du YMCA, ou la revitalisation de la rue commerciale Gouin Ouest.  Il y a eu aussi une des premières grandes œuvres du milieu communautaire, la construction de 250 logements sociaux à la place l’Acadie.

Ce secteur de Bordeaux-Cartierville – entre le boulevard l’Acadie et l’autoroute 15 – était composé alors de 21 vieux immeubles insalubres considérés comme les pires taudis de Montréal. Ils ont été démolis en 2010 et remplacés par des logements neufs et de qualité.

Pour Mme Fortin cette réalisation représente autant un sujet de satisfaction que de regrets. «On avait de grandes ambitions qui allaient au-delà du logement pour cette communauté, mais nous n’avons pas pu développer une vraie vie communautaire.»

Pour elle, il aurait fallu mettre sur pied une organisation qui s’occupe exclusivement de ce quartier. «Si tu n’animes pas la mixité sociale, elle n’existe pas», dit-elle.  Elle aurait voulu voir aussi la maison du citoyen, le centre communautaire et culturel de Bordeaux-Cartierville, inauguré. C’est son souhait et celui de nombreux résidents de Bordeaux-Cartierville.

La Ville a acheté en 2016 le centre d’hébergement des sœurs de la Providence et l’arrondissement s’attelle à l’aménager pour en faire un pôle d’animation communautaire complet avec une salle de spectacle et une bibliothèque. «Je reviendrais pour cogner la bouteille de champagne contre le mur, promet-elle. Ce sera un des plus beaux accomplissements de la communauté.»

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