Des milliers d’arbres plantés en trois jours
Des militants écologistes ont pu planter près de 4000 arbres dans les emprises de deux bretelles d’autoroutes à Ahuntsic-Cartierville. Une opération de grande envergure menée en trois jours, mais qui a failli ne jamais avoir lieu.
Ils étaient près d’une centaine de bénévoles à se relayer durant la longue fin de semaine de la fête des Patriotes dans les bretelles d’autoroutes entre l’A15 et la rue Sauvé ouest et le boulevard Henri-Bourassa.
Ils ont pu mettre en terre 2000 arbres d’un côté et 1600 dans l’autre. Le projet baptisé Arbres Avenir est pourtant inespéré. À peine 72 heures avant le lancement de cette importante opération, rien ne prédisait que deux boisés prendraient naissance à ces endroits.
«Au départ, on voulait repiquer les arbres le long de la 40, dans Lanaudière, mais trois jours avant la date prévue, on nous l’a refusé», raconte Audrey Véronneau. Cette militante active au sein de Mobilisation environnement Ahuntsic-Cartierville (MEAC) et La planète s’invite au parlement est une de celles qui ont porté le projet à bout de bras.
Les plants, offerts par l’Association forestière de Lanaudière, devaient se retrouver en bordure de l’autoroute 40, à l’intersection de la 640, scène d’un impressionnant carambolage en janvier de cette année.
«Les arbres étaient conditionnés, prêts à être semés. Si on ne trouvait pas de lieu pour eux, ils étaient bons pour la poubelle», souligne-t-elle.
Il était urgent d’éviter cette triste ironie et dès lors s’enclenchait une véritable course contre la montre.
«J’avais repéré ces espaces parce que je suis d’Ahuntsic-Cartierville et je vois souvent ces terrains vagues entre des habitations et des autoroutes», indique Mme Véronneau.
Il fallait ensuite convaincre le ministère des Transports pour permettre au projet d’être délocalisé. «Nous avons eu la chance d’avoir une nouvelle autorisation rapidement. En général, il faut attendre une semaine avant d’obtenir une réponse.»
Pour rajouter du stress aux obstacles, le mauvais temps s’est mis aussi de la partie. «Dimanche matin, il restait encore 2400 arbres à planter et la météo annonçait 15 mm de pluie en matinée, nous faisant craindre une pénurie de bénévoles. Qu’à cela ne tienne, 40 citoyens ont bravé la pluie et le froid et sont arrivés à 7h du matin, rempli d’une énergie qui nous a fait chaud au cœur et qui nous a grandement soulagés. À 11h ce matin- là, nos 2400 arbres étaient plantés», raconte dans un texte à ce sujet Gaëtanne Saint-Hilaire, l’autre porteuse de ce projet.
Un post Facebook
Planter un grand nombre d’arbres le long d’une autoroute est née dans la tête de Gaëtanne Saint-Hilaire, militante de la Planète s’invite au parlement.
«Elle avait publié un post sur Facebook en février et proposait de planter des arbres le long des 500 km de la 20, entre Montréal et Québec», dit Mme Véronneau.
Une idée folle qui devint concrète quand se sont parlé les deux passionnées par l’environnement .
Débutait alors le long parcours d’obstacles pour persuader les diverses administrations et trouver l’aide d’organismes ou d’entreprises. Cela tombait bien, Mme Véronneau était en congé de maternité et avait du temps à consacrer au projet.
Outre les bénévoles qui ont accouru pour planter les arbres, Arbres Évolution, Le Jour de la Terre, l’Association Forestière de Lanaudière et La pépinière Jasmin ont également soutenu le projet.
Les activistes, du MEAC et de la Planète s’invite au parlement, souhaitent que des initiatives similaires se multiplient et espèrent pour leur part rééditer l’exploit l’année prochaine.
Ces boisés naissants près des autoroutes poussiéreuses aideront à coup sûr à capter une certaine quantité de gaz à effet de serre, croient les militants, mais plus que cela, ils sont convaincus qu’ils rafraîchiront l’air et embelliront le secteur, au bénéfice des tous.