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L’humour en accès universel

Une image qui résume le spectacle du 11 mai, Pierre Hébert rit des gestes de Martin Asselin, comparse d’un soir. Photo: Collaboration spéciale

L’humoriste Pierre Hébert était sur la scène de la salle L’espace le vrai monde? l’auditorium du collège Ahuntsic le 11 mai. Il présentait un spectacle avec traduction simultanée en Langue des signes québécoise (LSQ) pour les personnes sourdes et en audio description pour un public aveugle.

Le spectacle est produit par Spectacle interface, une petite entreprise qui s’est donnée pour mission de proposer des shows d’humour adaptés en Langue des signes québécoise (LSQ). Elle est dirigée par Martin Asselin, un spécialiste de la LSQ, pour qui parler avec des signes est quasiment la langue maternelle. Ses parents étaient sourds.

Depuis 10 ans, l’entreprise a présenté 16 spectacles. C’est la première fois qu’elle collabore avec Connec T, une compagnie qui offre des services d’audio description pour personnes aveugles que ce soit pour des productions vidéos ou pour des spectacles sur scène.

«Les gens aveugles vont souvent aux spectacles avec un accompagnateur qui fait l’audio description des parties muettes. Avec ce système, on a pu avoir un groupe d’une quinzaine de personnes qui étaient quelque part dans la salle», relève M. Asselin.

Il faut savoir que pour organiser une salle avec des personnes sourdes, il faut gérer les espaces d’une manière très précise. Les gens qui n’entendent pas sont installés au milieu et le plus près de la scène. Autour, les personnes aveugles qui ont accès à leur audiodescription sur un téléphone intelligent.

«La salle du collège Ahuntsic a la particularité d’être très en pente ce qui facilite la visibilité à tous», observe M. Asselin.

Deux en un

L’aspect le plus étonnant de cette performance c’est que les deux artistes, l’humoriste et M. Asselin ne répètent pas ensemble. L’interprète en langue des signes ne fait pas que traduire ce qui se dit. Il joue les mêmes scènes, avec un costume adapté. Il doit aussi bouger beaucoup, autant pour suivre les déplacements de l’artiste que pour montrer aux gens ce qu’il raconte.

«L’artiste découvre sur scène comment je vais interpréter ses mots ou ses mimiques», confie M. Asselin. Cette façon de faire donne une nouvelle dimension au spectacle qui convient aussi aux gens du monde normal, ceux qui entendent et qui voient.

«Je rêve du jour où on présentera le spectacle pour sourd avec le monde ordinaire», souhaite M. Asselin. Il est vrai que le bassin de public avec un handicap sensoriel est très réduit et ne permet pas de multiplier la programmation de shows de ce genre. Spectacle interface produit au mieux deux artistes par an.

Le prochain Spectacle interface à l’auditorium du collège Ahuntsic le 28 septembre à 19h30

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