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Des végétaux pour nourrir les arbres de rues

Les premiers semis du projet d'engrais vert en milieu urbain «Laula» donnent déjà des résultats. Photo: Amine Esseghir/Courrier Ahuntsic

C’en est peut-être fini des pelouses assoiffées et des arbres faméliques dans les rues de Montréal. La Ville a lancé un projet pilote de verdissement des trottoirs utilisant un engrais vert. Les arbres sont mis en terre dans un environnement végétal qui leur fournit directement des nutriments et qui nécessite à peine deux arrosages par an.

Le projet intitulé «Laula» (Lau pour Laurentien et La pour Lachapelle) est mené à Cartierville par l’organisme LIEU (Laboratoire d’intégration de l’écologie urbaine). Des plantes diverses qui ont besoin d’un entretien minime sont semées sur près de 900 mètres carrés de terrain situés sur le long du boulevard Laurentien entre le pont Lachapelle et la rue Émile-Nelligan et à l’angle du boulevard Gouin Ouest.

À cet endroit, la Ville réalise depuis 2017 d’importants travaux de réfection des infrastructures souterraines et des aménagements en surface plus favorables aux piétons pour près de 50 M$. Montréal a accordé en décembre, près de 300 000 $ au LIEU pour mener à bien ce projet pilote. Les premiers semis donnent déjà des résultats.

Élise Beauregard a les mains dans la terre pour mener à bien un projet d’engrais vert pour les arbres de rues à Cartierville. Photo : Amine Esseghir/Courrier Ahuntsic

Choix difficile
«Les plantes autour des arbres ont été choisies pour capter l’azote et le carbone. Elles vont créer un écosystème qui vit par lui-même et produire un fertilisant naturel», souligne Philippe Sabourin, relationniste à la Ville de Montréal.

Cette technique est utilisée en agriculture. Pour l’adapter au milieu urbain, il a fallu sélectionner des végétaux qui supportent le froid et qui résistent aux piétinements quand ils ne sont pas en fleur. Elle permet aussi d’éliminer complètement le gazon autour des arbres.

«Notre critère de choix était aussi leur tolérance au sel de voirie, observe Élise Beauregard, chef de projet et présidente du LIEU. Nous avions au départ une longue liste qui s’est réduite énormément.» Malgré cela, les scientifiques du LIEU – ils sont quatre – ont pu trouver une soixantaine de plantes compatibles avec les objectifs fixés.

«Sur ce genre de bacs, on interviendra deux fois par année. Cela diminuera les coûts de maintenance et permettra de créer plus d’espaces verts avec moins d’argent», souligne M. Sabourin.

L’arrondissement Ahuntsic-Cartierville a également apporté sa contribution technique par l’entremise de son horticultrice Sylvie Bélair qui a créé un couvre-sol spécial en réalisant un mélange exclusif de quatre semences. «Quand on sème du gazon, il faut arroser et couper souvent et en matière de réduction des ilots de chaleur, c’est zéro plus une barre», résume M. Sabourin.

Bel aspect
Les promoteurs du projet devaient aussi répondre à une contrainte de taille : planter des végétaux acceptables par la communauté.

«L’aspect esthétique est important, remarque Mme Beauregard. Il faut trouver des plantes résistantes, mais cela doit donner au final un paysage plaisant qui relaxe et qui offre des odeurs agréables. Il faut ramener de la rosée sur les bords des trottoirs.» La responsable du LIEU assure quand même que la collaboration avec les citoyens des environs est prometteuse alors qu’ils voient naître un beau jardin sur leurs trottoirs.

Le LIEU doit rendre un rapport de synthèse en mars 2021. Il fournira la liste des plantes et arbres compatibles et déterminera les procédures techniques pour réussir ce genre d’aménagement végétal.

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