Difficile de se laver pour les aînés en CHSLD
Des personnes aînées en CHSLD atteintes de la COVID-19 sont isolées dans leur chambre pendant 10 jours. Durant cette période, les résidents ont difficilement accès à la douche, à un bain ou aux toilettes, de ce que rapporte Radio-Canada.
En effet, en cas de contamination, la consigne est de confiner toute personne durant 10 jours. Si cette personne n’a pas accès à une salle de bain privée dans sa chambre, il peut devenir difficile pour elle d’avoir accès à des soins d’hygiène de base durant cette période d’isolation.
C’est le cas d’un résident du CHSLD de Dorval à qui on a refusé l’accès à la toilette pendant cinq jours et à la douche pendant six jours, toujours selon Radio-Canada.
Une gestion des risques
Le CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal, qui est responsable du centre d’hébergement de Dorval, tient à souligner que sa mission primaire est d’offrir des soins et des services, et ce, de la manière la plus humaine possible.
«On demande toujours à la personne sa préférence en matière de services d’hygiène, mais on doit aussi prendre en compte les directives ministérielles pour ne pas compromettre la sécurité de ces milieux de vie», soutient Line Robillard, directrice du programme de soutien à l’autonomie des personnes âgées au CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal.
Le CHSLD Dorval compte seulement quatre cas actifs de COVID-19 sur un total de 107 résidents au moment d’écrire ces lignes.
La décision d’accorder l’accès aux installations hygiéniques requiert une gestion des risques, selon la directrice. Par exemple, lorsqu’une personne atteinte par le virus doit circuler dans le corridor vers la toilette, la désinfection complète de cette partie du corridor et de l’installation elle-même après son utilisation est nécessaire.
Il est possible, pour les résidents qui le désirent, d’avoir accès à des services d’hygiènes à la chambre, selon Mme Robillard.
Les députés des partis de l’opposition ont fait un appel à l’humanité lors de leurs allocutions à l’Assemblée nationale, ce mardi.
«On ne leur donne absolument aucun accès aux soins d’hygiène de base sous prétexte qu’il y a des règles. Mais, à un moment donné, il faut lâcher les règles, puis il faut regarder l’humanité», a affirmé la porte-parole du Parti libéral du Québec pour les aînés et les proches aidants, Monique Sauvé
Nous appliquons les règles avec jugement et avec empathie. On offre les services au bain lorsque c’est possible.
Line Robillard, directrice du programme de soutien à l’autonomie des personnes âgées au CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal.
Du côté du Parti québécois, on a également demandé une révision des règles strictes qui sont appliquées en CHSLD.
«À un moment donné, il faut aussi faire preuve d’humanité. J’appelle le ministre à commander une révision des règles dans les CHSLD […], à s’assurer que les règles correspondent réellement à la situation de gens», a renchéri le porte-parole du Parti québécois en matière de santé et de services sociaux, Joël Arseneau.
Éclosion à Lachine
Une éclosion de cas de COVID-19 est en cours au CHSLD Nazaire-Piché, situé à Lachine, depuis le 1er janvier. Il y a huit cas actifs dans le centre d’hébergement lachinois.
Les résidents atteints par le virus se portent bien et ont tous accès à un médecin pour la surveillance de l’évolution de leurs symptômes. Une personne est malheureusement décédée au cours de cette éclosion.
«Je profite de l’occasion pour offrir nos plus sincères condoléances à la famille et aux proches», exprime la directrice.
Tous les résidents qui sont confinés dans leur chambre durant cette éclosion ont accès à tous les services d’hygiènes de base, selon l’évolution de la situation, défend Mme Robillard.
En collaboration avec Éric Martel