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La circonscription de Bourget renommée en l’honneur de Camille Laurin

Camille Laurin
Camille Laurin Photo: Fonds Ministère des Communications - BAnQ Québec

C’est confirmé: avec l’adoption de la Loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français, la circonscription de Bourget sera bel et bien renommée en l’honneur de Camille Laurin.

Ce changement de nom arrive à point puisque Camille Laurin, considéré comme le père de la Charte de la langue française, aurait célébré cette année son 100e anniversaire. Une exposition itinérante consacrée à l’homme politique – et ancien député de Bourget – est également prévue cet automne et pourrait être accueillie par la Maison de la culture Mercier.

C’est du moins ce qu’a affirmé en mai le député actuel de Bourget, Richard Campeau.

Si ce dernier a décliné notre demande d’entrevue, Métro a discuté avec le président du Mouvement Québec français, Maxime Laporte, à propos de ce changement de nom, ainsi que de la loi 96 en général.

Un hommage mérité

D’entrée de jeu, Maxime Laporte soutient que l’hommage «pour cet homme qui a été un géant pour la nation québécoise» est profondément mérité.

En revanche, il remet en question les prétentions de la Coalition avenir Québec (CAQ) d’être en quelque sorte l’héritier de Camille Laurin dans le contexte du projet de loi 96.

«À l’époque, Camille Laurin a fait preuve d’un courage extraordinaire avec son projet de loi 101. Il s’est fait traîner dans la boue et s’est fait traiter de tous les noms», rappelle M. Laporte.

Il précise que Camille Laurin a même dû faire face à des réticences au sein de son propre caucus.

[Camille Laurin] n’a pas hésité à mettre son siège en jeu pour convaincre ses collègues, notamment le premier ministre de l’époque, René Lévesque, de faire passer les dispositions les plus costaudes de ce qui est devenu la Charte de la langue française.

Maxime Laporte, président du Mouvement Québec français

Maxime Laporte considère ainsi que Camille Laurin est carrément l’un des pères de la nation québécoise et du Québec moderne.

«Quand on compare la loi 101, l’élément le plus spectaculaire de son engagement politique, à la loi 96, cette dernière ne lui arrive pas à la cheville», juge-t-il.

Des mesures insuffisantes

Malgré les «avancés indéniables» qui ont été réalisées, Maxime Laporte aurait souhaité que le gouvernement de la CAQ s’inspire vraiment du courage de Camille Laurin.

Le gouvernement de la CAQ a accouché d’une loi qui s’avère insuffisante aux fins de la pérennisation du français.

Maxime Laporte, président du Mouvement Québec français

M. Laporte remarque d’ailleurs que selon un sondage récent, plus des deux tiers des francophones sont en faveur de l’application de la loi 101 au collégial.

«Ce n’est pas banal. Je militais à l’époque où cette option recevait un appui passablement plus timoré», souligne-t-il.

Si c’est un exemple parmi tant d’autres des mesures qui auraient pu être incluses au projet de loi 96, M. Laporte indique que le Mouvement Québec français considère que l’application de la loi 101 au cégep est «la mesure la plus structurante qui aurait dû s’imposer vu la situation».

Il soutient ainsi que le véritable hommage à rendre à Camille Laurin aurait été de rétablir la loi 101 originelle, dans ses aspects les plus importants.

«Cette loi a été massacrée à la tronçonneuse par les tribunaux canadiens, qui ne se sont pas gênés à en invalider des pans entiers», déplore-t-il.

Camille Laurin (1922-1999) a été député de Bourget de 1970 à 1973, puis de 1976 à 1985 et, enfin, de 1994 à 1998, toujours sous la bannière du Parti québécois.

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