Une plateforme de dons qui réveille le sens de la communauté à Dorval
Le jour du déménagement approche, et chaque année, une ribambelle de canapés et d’affaires en tous genres encombrent les trottoirs dans l’attente que quelqu’un les récupère avant l’arrivée du camion à ordures.
Bien souvent, deux jours après, des articles qui partaient gratuitement sur Facebook Marketplace la veille sont devenus payants.
Que vous soyez à la recherche d’un heureux propriétaire de vos étagères ou que vous cherchiez des plantes pas trop chères, la plateforme Buy Nothing de Dorval est devenue un outil de dons, de dépannage, à la fois écolo et convivial.
Créé il y a trois ans par trois résidentes de Dorval, ce groupe se base sur le concept du Buy Nothing Project, une initiative conceptualisée aux États-Unis dès 2013 pour renforcer les liens communautaires et lutter contre la surconsommation. Les membres de la plateforme peuvent proposer toutes sortes de biens et services à leurs voisins, sans le moindre argent.
Jennifer Bellware, une des trois fondatrices du groupe à Dorval, affirme que cette plateforme n’est pas seulement utilitaire, mais qu’«elle renforce notre communauté.»
Ce ne sont pas juste des articles, ça peut être donner de son temps, proposer ou participer à des projets, faire du bricolage, ou proposer de déneiger pour les personnes âgées. La liste des possibilités est longue.
Une alternative pour les gens dans le besoin
On y trouve parfois des demandes de don de nourriture et les membres viennent à la rescousse. Dans un cas de figure, une personne a offert gratuitement les haricots de son jardin. Certaines personnes donnent des restes de nourriture, parfois même périmés, et tout est récupéré.
Une famille ukrainienne récemment installée à Dorval a pu bénéficier de cette initiative communautaire. «Ils ont reçu beaucoup de vêtements, des affaires pour les enfants, des sacs d’école, des stylos, des cahiers», affirme Mme Bellware.
«Les gens sont très généreux à Dorval. C’est incroyable», se réjouit-elle.
Même si Jennifer Bellware a créé la plateforme à Dorval avec deux autres résidentes, «c’est la communauté qui fait [vivre cette] plateforme», rappelle-t-elle.
Et grâce à celle-ci, les membres peuvent économiser beaucoup d’argent. «Tout le monde y gagne, surtout depuis la hausse des prix des produits alimentaires et de l’essence», souligne Mme Bellware. Les membres donnent ou partagent leurs affaires, le tout sans dépenser.
Un geste écologique
Cette plateforme respire le bon voisinage, mais elle encourage aussi à repenser sa consommation.
«Nous économisons, nous recyclons, et c’est écologique», soutient Mme Bellware.
Le Buy Nothing Project encourage à partager et à recycler les affaires de ses voisins plutôt que d’acheter des objets neufs. L’administratrice dit avoir elle-même demandé sur la plateforme si quelqu’un pouvait lui prêter des chaussures pour un mariage, plutôt que d’en acheter.
La seule règle de Buy Nothing, à l’exception de la gratuité, c’est qu’il faut être résident de Dorval pour maintenir ce sentiment d’appartenance à la communauté qui lie les 1200 membres du groupe.