Bois-de-Saraguay : dix ans d’efforts pour la sauvegarde du parc
Depuis dix ans, les membres du Comité pour la mise en valeur du Bois-de-Saraguay travaillent à faire de ce parc-nature un musée naturel à ciel ouvert. Ils ont non seulement réussi à préserver l’espace, mais ont pu aussi convaincre les autorités pour rendre le lieu accessible à tous.
Le parc-nature du Bois-de-Saraguay est cette forêt de 97 hectares située à l’ouest de l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville. C’est le dernier témoin vivant de la végétation qui régnait sur l’île de Montréal au moment où Jacques Cartier accostait en Nouvelle-France, en 1535.
Déclaré site patrimonial en 1981, le Bois-de-Saraguay a connu grâce aux efforts du Comité citoyen une véritable cure de jouvence. Le 18 septembre, ce comité a célébré son dixième anniversaire.
À cette occasion, la présidente Jocelyne Leduc Gauvin, a rappelé pourquoi des résidents du voisinage se sont réunis pour former un groupe capable de porter leurs paroles aux oreilles des décideurs.
En fait, cette forêt millénaire a failli disparaître une première fois il y a un peu plus de 30 ans. « Vers 1977, des citoyens ont découvert que la forêt ancienne était à vendre. Des promoteurs voulaient la démolir pour construire plusieurs tours d’habitation », a-t-elle dit.
La mobilisation de scientifiques, d’associations et de journalistes alertés par les voisins du parc a fait qu’en 1980, le Conseil du patrimoine culturel du Québec organise une consultation publique à la suite de laquelle le Ministère des Affaires culturelles (actuel ministère de Culture et des Communications) classe le Bois-de-Saraguay « arrondissement naturel » avec promesse d’une mise en valeur.
Une première victoire qui s’estompera, puisqu’en 2009, «on apprenait qu’il n’y avait plus de projet de mise en valeur et que le Bois-de-Saraguay resterait fermé aux citoyens», a-t-elle raconté.
La mobilisation des citoyens a permis de convaincre la Ville de Montréal de voter en 2011 des budgets pour planifier et entamer la mise en valeur du Bois-de-Saraguay. «0Les premiers sentiers ouvraient en 2015 et en 2016, c’était l’inauguration officielle», rappelle-t-elle. Le comité organise chaque année une visite guidée au bois pour présenter toute sa complexité et son importance au public.
Mme Leduc Gauvin, a souligné enfin que malgré les résultats obtenus, le travail doit se poursuivre. Il y a d’autres sentiers à compléter, il faut sécuriser le boulevard Gouin vis-à-vis la forêt et maintenir les bâtiments historiques et leurs secteurs, la maison Mary-Dorothy-Molson et la maison du chauffeur du domaine Ogilvie.