Footloose, en français s’il vous plaît
Un OBNL artistique d’Ahuntsic veut mettre à la portée du public francophone les comédies musicales américaines les plus célèbres. Ils présentent Footloose à partir du 13 mars traduite entièrement en français.
Le travail a été ardu. «Mais nous sommes tous des passionnés des comédies musicales», confie Charlotte Carpentier. À 21 ans, cette professeure de musique et résidente d’Ahuntsic a fondé avec sa complice Annie Brasseur l’OBNL Productions 90, une compagnie sans but lucratif qui veut produire au moins une comédie musicale en français par an.
Footloose est la première production. Elle est programmée les 13 et 14 mars au Paradoxe, une église convertie en théâtre, située à Ville-Émard. Il fallait créer l’entreprise avant d’aller acheter une œuvre américaine connue à produire.
«On a pris Footloose parce qu’elle était disponible, que c’était dans nos moyens financiers et pour les costumes on pouvait utiliser notre linge», explique Mme Carpentier.
Il faut savoir que même si vous voulez acheter les droits d’une œuvre, toutes ne sont pas disponibles. «Les productions de Broadway peuvent bloquer les droits pour les périodes durant lesquelles elles les ont programmées», précise-t-elle. Productions 90 a pu avoir la comédie musicale pour trois représentations.
Footloose
La comédie musicale est d’abord un film de Herbert Roos sorti en 1984. Dans la petite ville de Bomont dans l’Utah, le révérend Shaw Moore a interdit la danse et la musique. La décision avait été prise après l’accident de voiture qui a emporté plusieurs jeunes, dont son fils ainé.
Ren McCormick, un élève du secondaire originaire de Chicago emménage dans la ville avec sa mère. Le nouvel arrivant ignore d’abord la loi, puis décide avec ses amis Willard et Ariel, la fille du révérend, d’entrer en lutter contre cette loi tout en essayant de convaincre le révérend que la danse n’est pas synonyme de dépravation.
L’histoire est tirée de faits réels qui ont eu lieu en Oklahoma en 1978 à Elmore City, bourgade rurale où la danse était prohibée durant 90 ans, jusqu’à ce que des étudiants du secondaire bousculent les règles.
La bande-son du film a été un succès à son époque. Certains titres comme : Footloose de Kenny Loggins, Holding Out for a Hero de Bonnie Tyler ou encore The Girl Gets Around de Sammy Hagar sont encore très écoutés.
Ensuite, il a fallu traduire et adapter les chansons ainsi que les dialogues. «On a essayé surtout de se rapprocher le plus possible de la langue de la vraie vie», précise Mme Carpentier. Seules deux chansons, dont Footloose, sont interprétées en Anglais.
Rassembler des passionnés
Puis le travail de recrutement a commencé. Il a fallu trouver des gens passionnés qui aiment chanter, danser et jouer la comédie. Ils sont près de 70 personnes, entre musiciens, chanteurs, choristes et comédiens auxquels il faut ajouter ceux qui ont construit les décors ou qui gèrent les lumières ou le son.
Les répétitions ont commencé en août par petits groupes, mais depuis janvier, chaque dimanche, le gros de la troupe se retrouve au sous-sol de l’église Saint-Simon-Apôtre à Ahuntsic pour répéter des heures durant. «Le rythme s’accélère, relève Vicky Savard, mais nous sentons que nous sommes prêts.»
Mais pourquoi des comédies musicales ? Sont-elles encore à la mode ? «On ne voit pas beaucoup de comédies musicales dans les programmations des salles, mais il y en a énormément dans le milieu scolaire que ce soit au secondaire au Cégep et même à l’Université», souligne Vicky Savard, chorégraphe en chef pour cette production.
Elle dont le métier est physiothérapeute aujourd’hui, garde un excellent souvenir des comédies musicales auxquelles elle a participé à Sherbrooke avec Annie Brasseur, l’autre fondatrice de Productions 90 durant sa scolarité. «Nous sommes nombreux à avoir fait cela à l’école en activité parascolaire», dit-elle.
Retrouver le plaisir de jouer, danser et chanter en groupe, c’est ce qui a convaincu les gens. Car tout ce beau monde est bénévole.
«Nous serons au moins une quarantaine de personnes en permanence sur scène ou autour», souligne Mme Charpentier. L’orchestre seul compte 10 membres, car la comédie musicale se joue live, pas de playback chez les puristes.
Déjà près plus de 900 billets ont été vendus. La représentation du 13 mars affiche complet. «Il reste quelques billets pour ceux qui ça intéresse», annonce Mme Carpentier, pour les deux séances du 14 mars.
Footloose en français le 14 mars à 14h et 19h30, au théâtre Paradoxe, au 5959, boulevard Monk, H4E 3H5. Billets ici.