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Les organismes communautaires d’Ahuntsic étouffent

Bureaux transitoires pour les organismes communautaires d'Ahuntsic
Même de manière transitoire, les organismes d’Ahuntsic sont impatients d’occuper le bâtiment de la Ville situé au 9515, rue Saint-Hubert. Photo: Archives

Les organismes communautaires d’Ahuntsic étaient déjà à l’étroit depuis des années au centre communautaire de la rue Laverdure, à Ahuntsic. La pandémie a rendu leur situation encore plus difficile et il ne semble pas que ce soit appelé à s’améliorer dans un proche avenir, même si des solutions temporaires sont envisagées cet été.

«On était déjà en train d’imploser et là, les besoins de distanciation sociale sont venus compliquer encore plus nos conditions», déplore le directeur de la table de concertation du quartier Solidarité Ahuntsic, Rémy Robitaille.

C’est son organisme qui gère le centre communautaire. Celui-ci était quasiment fermé dès le début de la crise sanitaire. Il ne recevait plus de public et les employés, en télétravail, se déplaçaient rarement dans les locaux situés près de l’église orthodoxe D’Antioche. Malgré le déconfinement des dernières semaines, il reste difficile de reprendre une vie normale.

«Quasiment toutes les activités sont à l’extérieur. Ne sont reçus dans les locaux que les gens que sur rendez-vous pour des rencontres individuelles», souligne M. Robitaille.

Le Service de nutrition et d’action communautaire (SNAC), la banque alimentaire d’Ahuntsic, sert ses sacs de denrées dans la cour. Pause famille, qui accueille de jeunes enfants avec leurs mères, a pour sa part cessé de recevoir les gens et a tenté d’assurer des services à domicile.

Beaucoup d’organismes communautaires ne peuvent même plus avoir deux employés dans le même bureau tant les espaces de travail sont exigus.

«Nous allons mettre en œuvre une solution provisoire cet été. Nous allons utiliser la cour. Très bientôt, nous allons installer des chapiteaux, un lavabo extérieur et il y a déjà une toilette chimique», énumère M. Robitaille.

Réaménagements

Cette solution est temporaire, puisqu’elle ne pourra être utilisée au-delà d’octobre. En prévision d’une éventuelle deuxième vague de COVID-19, Solidarité Ahuntsic veut réaménager carrément le centre communautaire pour éviter la propagation du virus.

«Nous sommes dans un vieux bâtiment, il y a beaucoup de pas perdus et de corridors étroits», relève M. Robitaille.

Le centre est l’ancienne école Madame-de-la-Peltrie, propriété de la défunte Commission scolaire de Montréal, aujourd’hui devenue un centre de services (CSSDM).

Ils ne peuvent gratter la peinture sans l’autorisation du propriétaire. «Ils demandent des plans et devis d’un architecte. Cela rend l’opération coûteuse, sans compter les délais pour étudier ces plans et les refaire s’ils sont rejetés», s’inquiète le directeur de Solidarité Ahuntsic.

La firme d’architecte qu’il a contacté ne pourra se rendre disponible qu’au début d’août.

Par ailleurs, le CSSDM avait fait un inventaire des éléments patrimoniaux de l’immeuble. Certaines anciennes portes par exemple ne pourront pas être changées.

Mais pour le milieu communautaire, c’est une course contre la montre qui est engagée et faute d’espaces, peu de services seront rendus à la population dans les mois à venir.

Des bureaux transitoires

Depuis le début de l’année, l’arrondissement souhaite offrir des bureaux aux organismes communautaires d’Ahuntsic en leur permettant d’occuper de manière transitoire un bâtiment  de la Ville, désaffecté depuis quelques années, sur la rue Saint-Hubert.

Il abritait la direction des approvisionnements attenante à la cour de voirie sur Louvain Est. Il nécessite un permis d’occupation dont l’émission a été reportée depuis mars à cause de la pandémie. Il ne passera en troisième lecture qu’au conseil de septembre.

«Si la COVID ne s’était pas déclarée, on serait déjà dans ces locaux», croit le directeur de Solidarité Ahuntsic, Rémy Robitaille.
La mairesse Émilie Thullier indique de son côté que «le service des immeubles de la Ville vont faire un audit de l’édifice pour voir si on peut y entrer rapidement ou s’il y a des travaux à faire». Les conclusions des fonctionnaires ne sont pas encore connues.

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