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Aînés: renouer avec son cercle social

Aînés et tricot au club social Henri-Julien
Claire Gauthier fait partie de ces âinés qui vont au club social pour le tricot et la compagnie. Photo: Amine Esseghir

Les clubs sociaux et de l’âge d’or ont fermé à cause de la COVID-19 et des restrictions sanitaires. Le confinement a été synonyme de période de grand ennui pour les aînés qui vont bientôt célébrer leur journée internationale.

Dans la salle de tricot du club social Henri-Julien à Ahuntsic, Claire Gauthier est heureuse. Elle est de ces aînés qui ont repris les cours de tricot qu’elle suit depuis trois ans.

«Durant le confinement, j’ai tricoté chez moi une couverture de température. Chaque jour, je prenais de la laine de la couleur du temps qu’il faisait. Je regardais aussi des séries télé sur Netflix», dit-elle. Toutefois, le club qui offre de nombreuses activités aux aînés lui a beaucoup manqué.

«Le tricot est une activité un peu solitaire, mais je voulais sortir, voir les gens», confie-t-elle. Claire fait aussi du bénévolat au club tous les lundis et accueille les membres à la porte.

«L’aspect social est essentiel, même si nous sommes à deux mètres et que nous portons des masques, on peut échanger», souligne-t-elle.

Madeleine sa camarade de tricot est venue de Hochelaga. C’est la première fois qu’elle remet les pieds au club depuis mars. «Mes copines me manquaient», dit-elle.

Prudence

Le club social Henri-Julien a rouvert le 14 septembre. C’est avec beaucoup de précautions que Lucille Dufault, présidente bénévole de l’organisme, a repris ses activités.

«On prend la température des gens quand ils arrivent. On ne veut prendre aucune chance», signale-t-elle. De sa propre initiative, Mme Dufault a acheté un thermomètre frontal sans contact.

Le redémarrage était toutefois incertain. Durant le printemps, en plein confinement, elle a été contaminée et a récupéré difficilement.

«Je savais que tout le monde attendait. Mais je me demandais si c’était sécuritaire pour les gens de reprendre aussi vite», soutient la bénévole.

Les membres ont répondu présents dès qu’elle a annoncé le retour des activités. Dans la salle d’activité principale, bien installées à deux mètres l’une de l’autre, une quinzaine de femmes participent au cours de stretching.

Enthousiasme

«Je viens deux fois par semaine. Tout le temps du confinement, il n’y avait rien et je ne trouvais pas d’autres types d’exercices. Pour nous autres on devient ankylosés», note Lise.

Même si elle fait beaucoup de marche durant le confinement, l’activité physique organisée est une nécessité pour cette dame de 73 ans.

«On est sorti dans les parcs, mais il a fallu changer de lieu souvent alors des familles se réunissaient à 30 ou 40 pour des fêtes d’enfants. On avait peur», admet-elle.

Janine fréquente le club depuis quatre ans. La fermeture a créé un grand vide dans sa vie.

«À la télévision, il n’y a pas tant de choses à voir. Alors on a marché dans la rue, autour de la maison, mais ça ne compense pas une vraie activité», relève-t-elle.

Cloitrée à la maison durant des semaines, Estelle a commencé à reprendre vie quand elle a pu se rendre sur son lopin de terre dans un jardin communautaire.  «Voir des choses qui poussent, c’était comme un retour à la normalité. Mais il y avait cette peur que quelqu’un nous contamine. Mon mari a 83 ans et moi j’en ai 73», prévient-elle.

Malgré ce retour après six mois, le programme du club social reste modeste. Les cours de peinture ou d’informatique seront à oublier à cause du respect de la distanciation physique.

«Il est hors de question d’organiser des excursions ou des voyages pour le moment», ajoute Mme Dufault. Toutefois, la réouverture de son club social n’en est pas moins un retour à la vie pour tous ses membres.

La journée internationale des aînés a lieu le 1er octobre.

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