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«J’ai gagné une amie»

Les deux femmes se sont déjà retrouvées cinq fois depuis leur première rencontre le 18 juin. Photo: Anaïs Amoros

La première cohorte du programme de jumelage interculturel mis sur pied par le Carrefour d’aide aux nouveaux arrivants (CANA) a permis de faire naître instantanément une amitié entre deux jeunes femmes aux horizons bien différents.

C’est dans le pavillon du Parcours Gouin, proche du parc d’Ahuntsic, que Métro a rencontré Lochin Brouillard, 32 ans, et Péguy Flore C. Pierre, 36 ans.

Titulaire d’un doctorat en histoire médiévale, Lochin est enseignante au Collège André-Grasset. Arrivée depuis sept mois à Ahuntsic, Péguy était pour sa part journaliste culturelle, mais aussi enseignante de français et de littératures haïtienne et française. En attendant l’obtention de son permis de travail, la jeune femme d’origine haïtienne investit son temps dans le bénévolat.

Les deux femmes vivent toutes les deux à Ahuntsic et ont décidé de prendre part à un programme de jumelage interculturel offert par le CANA, qui permet de mettre en relation une personne qui vient d’arriver à Montréal avec une autre qui y vit depuis longtemps.

«C’est de l’implication sociale et non du bénévolat», insiste Lochin. L’objectif est d’offrir à chacune des deux personnes l’occasion de s’enrichir de la culture de l’autre, le temps d’une demi-année.

«À part les Premières Nations, on est tous ici, au Canada, de nouveaux arrivants, des immigrants», soutient Lochin, originaire de Chine et adoptée avant son premier anniversaire. Pour cette enseignante d’histoire médiévale, il est important que les Canadiens et les Québécois qui ont eu la chance de s’établir soient accueillants et ne ferment pas la porte aux nouveaux arrivants.

«La première fois que Péguy m’a raconté son histoire, je me suis dit qu’elle avait vécu des choses dix mille fois plus difficiles que moi. Elle a réussi avec tout un bagage et des traumatismes que je n’ose même pas imaginer», dit-elle avec admiration.

Un même amour pour la culture, les arts et la cuisine

La soif d’apprendre est l’une des principales raisons qui réunit Péguy et Lochin.

Un lien s’est rapidement tissé entre les deux femmes avant même qu’elles apprennent qu’elles étaient jumelées ensemble. «Elle a tout de suite attiré mon attention avant même de parler», avoue Péguy.

Lochin raconte quant à elle avoir texté son copain en disant: «Il y en a une que j’aime déjà beaucoup; j’espère être jumelée avec elle parce que sinon, je ne sais pas ce que je vais faire!»

Les affinités constatées de part et d’autre se sont par la suite confirmées après le jumelage.

À mon avis, ce duo est le plus grand succès.

Frédérique Mayer,
Responsable du programme de jumelage interculturel du CANA

«J’ai l’impression de la connaître depuis toujours. Ça se passe naturellement, je n’ai pas besoin de me forcer. On parle de sujets variés et parfois intimes, des sujets sur lesquels on est assez réticent en général, mais ça coule de source. C’est comme si on devait se rencontrer», affirme Péguy.

Les deux jumelées vont beaucoup dans les musées. «Elle m’a fait connaître le Musée des beaux-arts, et on a eu une expérience très enrichissante là-bas, poursuit Péguy. Comme j’étais journaliste culturelle, j’avais l’impression de savoir plein de choses. Mais au musée, je me suis rendu compte de mes limites en matière de culture générale.»

Les deux femmes ont également pu faire des découvertes culinaires.

«J’ai mangé des dumplings et de la fondue chinoise, dit aussi en riant Péguy, qui a découvert la cuisine chinoise grâce à Lochin. J’ai particulièrement apprécié les dumplings!»

Le programme de jumelage interculturel du CANA

Le programme est ouvert aux personnes et aux familles qui viennent d’arriver à Montréal et aux familles québécoises. Il offre l’occasion d’aller à la rencontre de l’autre, de s’ouvrir à une autre culture et de partager la sienne, de partager des activités culturelles, de pratiquer la langue française, d’échanger, d’apprendre et de favoriser l’inclusion.

À l’aide d’un formulaire en ligne et d’une rencontre avec Frédérique Mayer, responsable du programme, cette dernière définit les besoins et les intérêts de la personne participante puis effectue un jumelage. Si celui-ci ne fonctionne pas, il est possible d’y mettre fin.

La prochaine cohorte de jumelage aura lieu de janvier à juin 2023.

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