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L’hiver tire à sa fin, on visite le dépôt à neige d’Anjou

Photo: (Photo: Flambeau de l'Est – Delphine Bergeron)

Tout au long de la saison froide, la neige s’accumule au dépôt à neige d’Anjou. Formant une immense montagne brunâtre, la neige disparaîtra tranquillement et les derniers flocons vont fondre jusqu’en… septembre!

Le Flambeau a eu droit à un accès privilégié au dépôt à neige de la rue Ray-Lawson, afin d’en démystifier le fonctionnement. Accompagné par la direction des travaux publics de l’arrondissement d’Anjou, nous avons assisté à ce que tous espèrent être la dernière opération de chargement de l’hiver.

«Ça devrait être le dernier chargement pour cette année, en tout cas on l’espère, les gens sont pas mal tous tannés de l’hiver.»

— Marc Dussault, directeur des travaux publics d’Anjou

Des mesures de sécurité de chantier de construction sont exigées pour s’y promener et la montagne de neige présente des risques d’avalanche. Le débit de camion qui y rentre pour vider leur boîte remplie de neige est au plus bas, l’opération de déneigement tirant à sa fin. À pleine capacité, le dépôt peut recevoir jusqu’à 300 camions par heure.

Avec une température de quelques degrés au-dessus de zéro, le plus gros dépôt à neige de Montréal a des airs marécageux. La boue a envahi l’immense superficie qui peut accueillir jusqu’à 2,5 millions de mètres cubes de neige. Il est présentement rempli à 80% de sa capacité.

Le dépôt est géré par un entrepreneur privé, Cap Excavation. Une supervision des normes de santé et de sécurité au travail est assurée par l’arrondissement, alors que la Ville fournit le financement. Les opérations sont soumises aux normes du ministère de l’Environnement du Québec.

Deux types de chargement
Le plus gros amas est constitué de neige ramassée dans les rues et trottoirs des arrondissements d’Anjou, Montréal-Nord et Rivière-des-Prairies. D’autres secteurs avoisinants s’y déchargent parfois lorsque leur dépôt est plein ou qu’il présente des problèmes d’écoulements, comme c’est le cas présentement à celui de St-Michel. L’arrondissement Rosemont vient alors vider ses camions à Anjou.

Un deuxième monticule est formé par les décharges provenant de sols pouvant contenir des gros rebus, comme les stationnements et cours industrielles. Ces chargements ne passent pas par la souffleuse, car des détritus comme du béton, de la brique et même des puisards pourraient briser l’équipement.

Un tracteur à chenilles, aussi appelé bouteur, est utilisé pour empiler en hauteur la neige de cette deuxième butte. Lorsque les précipitations de neige cessent et que la fonte s’amorce, une croûte se forme au-dessus de la principale montagne de neige, empêchant le soleil de faire son œuvre. Le bouteur est utilisé une fois par semaine, à partir du mois de mai, pour aller casser la croûte et révéler la neige restante en surface.

Évacuation de l’eau et rebus
Une membrane géotextile est installée sous le sol du dépôt, pour empêcher que les eaux usées de la fonte contaminent les eaux souterraines, c’est-à-dire la nappe phréatique. Deux réservoirs reçoivent l’eau de la neige fondue. Les sédiments se déposent au fond des réservoirs et l’eau peut ensuite être évacuée au-dessus de cette accumulation de déchet.

Au total, la butte de neige de cette année devrait laisser l’équivalent de 500 000 tonnes de déchets.

Lorsque tout est fondu, la neige laisse place à des amas de déchets, qui sont ramassés et envoyés au site d’enfouissement. Les réservoirs sont nettoyés, laissant quelques semaines de pause avant la première neige de l’hiver suivant.

 

En chiffres

  • capacité de 2,5 millions de mètres cubes
  • l’équivalent de 1,34 Stade olympique
  • contient présentement 1,8 million de mètres cubes
  • il est tombé 200 cm de neige à ce jour
  • débit pouvant aller jusqu’à 300 camions par heure
  • Six chargements à Montréal en 2019
  • 600 000 tonnes d’abrasif à trottoir

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