Soutenez

Toponymie: Info-Femmes pense que les femmes sont oubliées

Une rue est nommé en l'honneur de Cléophée Têtu, une sœur de la Providence, dans Mercier-Hochelaga-Maisonneuve. Photo: Archives - Métro

Après la pétition lancée par le député de Bourget suggérant de changer le nom de la circonscription par celui du maître d’œuvre de la Charte de la langue française Camille-Laurin, Info-Femmes a déclaré, dans un communiqué, que la religieuse Cléophée-Têtu pourrait être une excellente candidature dans les dénominations.

Anik Paradis, coordonnatrice d’Info-Femmes, a d’entrée précisé à Métro qu’elle n’est pas contre la proposition de M. Campeau, ni contre le député lui-même. L’organisme entend sensibiliser la population au fait qu’il faut avoir le réflexe de penser à mettre en valeur les noms de femmes dont on pourrait mieux connaître l’histoire.

«Il se retrouve que ce reflexe-là n’est pas développé. La preuve en est que, il y a à peine 10% de noms de lieux au Québec qui portent des noms de femmes et quand on regarde les circonscriptions, il y en a 4 sur 125», signale Mme Paradis.

Dans son communiqué, Info-Femmes prend acte de la pétition de M. Campeau qui a déjà été déposée à l’Assemblée nationale. Saisissant l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, l’organisme tient à souligner que Cléophée-Têtu qui a vécu de 1824 à 1891, est celle qui avait fondé l’Hôpital Saint-Jean-de-Dieu, lequel est devenu voici quelques années l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal, dans Mercier-Est.

Elle a œuvré aussi pour la santé et l’éducation dans le monde. Elle est décrite comme une gestionnaire remarquable et ferait partie des grandes figures de la scène publique. Info-Femmes réalise que dans l’arrondissement, c’est «un petit bout de rue» qui porte son nom.

«En revanche, Camille Laurin est rappelé dans trois lieux officiels honorant sa mémoire et le Grand Prix de l’Office de la langue française au Québec a été renommé à son nom», mentionne l’organisme. Celui-ci souhaite que la candidature d’une femme soit examinée dans le cadre du changement de nom et dans la future toponymie. «Cléophée-Têtu aurait été une excellente candidate», recommande Info-Femmes.

Choix de Camille-Laurin

Invité à réagir, M. Campeau s’est refusé à tout commentaire. Pour sa part, William Gaudry, directeur de l’Atelier d’histoire Mercier-Hochelaga-Maisonneuve et membre du comité Toponymie de l’arrondissement, a déclaré avoir suggéré le choix du nom de Camille-Laurin au député Campeau qui voulait changer de nom à la circonscription.

Il répète que plusieurs raisons justifient ce choix comme son leg au niveau de la santé mentale, de l’évolution du réseau de santé au Québec, de la francophonie et son élection à plusieurs reprises à titre de député de Bourget.

«Le personnage qui est proposé par Info-Femmes, Cléophée-Têtu, n’est nullement comparable à Camille-Laurin du point de vue de ses legs pour le comté de Bourget», affirme M. Gaudry. Il souligne par ailleurs qu’au comité Toponymie de l’arrondissement, la directive a été donnée de ne proposer que des noms de femmes pour les nouveaux espaces publics.

«Ce n’est donc pas qu’aucune démarche n’était faite pour favoriser l’insertion des femmes dans la toponymie du quartier», mentionne M. Gaudry.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.