Le Balintawak fait école dans Mercier-Hochelaga-Maisonneuve
Paul-André Dupont, un ancien militaire des Forces armées canadiennes ayant servi en Afghanistan, en Bosnie, en Arabie Saoudite, en Haïti et ailleurs dans le monde, a ouvert dans Mercier une école où il enseigne depuis 2019 le Balintawak Cuentada, un art martial philippin.
«C’est un combat aux bâtons qui remplace les épées, c’est un art martial plutôt défensif qu’offensif. J’apprends à me défendre avec mon bâton», explique M. Dupont. Il précise que le fait de pratiquer ce combat à l’aide de bâtons évite d’avoir des blessures.
La forme, la vitesse, le réflexe, la fluidité, l’amusement, le plaisir… sont quelques-uns des avantages que les adeptes du Balintawak Cuentada avouent tirer de cet art martial. Ils le qualifient de puissant, rapide et très sécuritaire.
«On finit et on n’est pas blessé, c’est ça qui est merveilleux dans le Balintawak», retient l’instructeur dont l’école accueille actuellement une douzaine d’élèves, dans Mercier-Ouest, sur la rue Sherbrooke Est. Il ajoute: «Je suis le seul instructeur réel connu au Québec du Balintawak.»
Il fait observer qu’une fois la maîtrise du bâton acquise, l’on pourrait utiliser aussi en cas de danger d’autres armes ainsi que les mains libres.
M. Dupont précise que le Balintawak comporte sept niveaux. Le premier concerne les mouvements statiques. Le 2e, la défense et la riposte. Le 3e, tous les angles morts. Le 4e, les désarmements. Le 5e, le contrôle de l’adversaire. Le 6e, l’enseignement de niveau 1 au 5. Le 7e, comporte un voyage aux États-Unis où il faut inventer 24 nouveaux mouvements.
Le Balintawak et la chorégraphie
Élisabeth Gauthier-Pelletier suit les cours de Balintawak à l’école Auto-Défense Proactive auprès de M. Dupont dans Mercier-Hochelaga-Maisonneuve. Elle s’y est inscrite pour pouvoir se dépasser physiquement et renouer, dans une certaine mesure, avec la comédie musicale et la danse qu’elle pratique.
«Il y a quelque chose de chorégraphique dedans, réalise-t-elle. Par exemple au 1er niveau, c’est 12 coups qu’on apprend à recevoir et à donner. C’est comme une chorégraphie de danse. C’est comme une danse, ça nourrit le cerveau, il faut être vraiment rapide autant physiquement que mentalement», confie la jeune femme.
Elle s’estime satisfaite par les entraînements dont elle bénéficie de la part de l’instructeur.
«Paul est patient et me met en confiance. Pour ce genre de sport, il ne faut pas être agressif, ça prend de la délicatesse et de la douceur et il a ces qualités-là.»
Jean-Michel Texier a déjà fait 17 ans dans les arts martiaux japonais à Singapour, en Indonésie et au Japon. Aujourd’hui à Montréal, il s’entraîne avec M. Dupont.
«Ce que j’aime avec le Balintawak est qu’il y a plusieurs niveaux, c’est très technique et il y a de bons gestes à faire. On peut avoir du plaisir juste à bien pratiquer comme quand on fait une chorégraphie», s’émerveille M. Texier, sans manquer de souligner l’aspect autodéfense de ce sport.
Il n’aime pas la compétition dans les arts martiaux parce qu’il la trouve souvent agressive et on doit s’y contrôler en faisant très attention parce qu’elle devient un sport de combat.
«Et ça [le Balintawak] c’est pas un sport de combat, c’est vraiment un art martial. Il y a un accent supplémentaire qui est mis sur les valeurs, le respect, l’attitude, la confiance mutuelle. Rien n’est mal intentionné, il y a un bon état d’esprit et c’est ça que j’aime bien», affirme M. Texier.
Il mentionne que si M. Dupont enseigne bien c’est parce qu’il est, à ses dires, «calme, très pédagogique et prend le temps d’expliquer les choses en s’adaptant au niveau de ses élèves.»
M. Dupont était aussi instructeur de gardiens de sécurité. L’ancien militaire est également intervenant social.