REM de l’EST: le PQ somme Québec de reprendre les rênes du projet
Le Parti québécois (PQ) somme le gouvernement du Québec de reprendre les rênes du projet du REM de l’Est.
Le chef du PQ et candidat dans la circonscription de Bourget, Paul St-Pierre Plamondon, déplore que la Coalition avenir Québec (CAQ) pellette la responsabilité du REM de l’Est dans n’importe quelle cour, tant que ce n’est pas la sienne.
«C’est un projet qui a été demandé par le premier ministre [François Legault] et qui a été également négligé par le premier ministre, juge Paul St-Pierre Plamondon. La Caisse de dépôt [et placement du Québec] n’a pas d’expertise en matière de planification des transports et c’est au gouvernement de s’assurer que le projet réponde aux besoins des citoyens.»
Les gens de l’Est méritent un bon projet, ajoute le chef du PQ. Il est hors de question que le projet ne se fasse pas, affirme-t-il. «Je veux que le projet ait lieu.»
Le chef du PQ donne au gouvernement un ultimatum de six mois pour asseoir à la même table l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), la Société de transport de Montréal (STM), la Ville de Montréal, la CDPQ et d’autres intervenants pour faire du REM de l’Est le meilleur projet possible.
En point de presse ce matin, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a affirmé que son administration avait été prévenue la veille que la CDPQ Infra allait proposer qu’une partie du tracé prévue sur la rue Sherbrooke soit déplacée sur l’avenue Souligny, le 25 janvier.
«C’est une preuve tangible qu’on n’est pas à la table décisionnelle. Si on veut que ça marche, ce projet-là, il faut que l’on travaille main dans la main», a déclaré la mairesse, précisant qu’il y a des discussions en ce moment pour la création d’un «bureau de projet conjoint».
«Concurrence problématique»
Dans un avis dévoilé mardi par La Presse, l’ARTM prévoit que 94% des usagers du REM de l’Est proviendraient de services de transports existants, «soulevant un enjeu de concurrence problématique».
Des projections qui remettent en question la nécessité d’un tracé allant jusqu’au centre-ville, selon la présidente-fondatrice de l’Agence métropolitaine de transport – ancêtre de l’ARTM –, Florence Junca Adenot, puisqu’il dédouble le service déjà offert par la STM et risque de cannibaliser ses usagers.
Ainsi, que le tracé soit souterrain ou aérien, l’impact ne reste-t-il pas le même sur les services de transports existants?
À cette question, Paul St-Pierre Plamondon rétorque qu’il faut impliquer les personnes qui connaissent la planification des transports pour trouver un tracé adéquat.
Si on laisse la Caisse travailler uniquement en fonction de la rentabilité du projet, évidemment, c’est tentant de cannibaliser les réseaux de transport qui existent déjà et, évidemment, leur premier critère ne sera pas l’environnement ou l’acceptabilité sociale.
Paul St-Pierre Plamondon, chef du PQ
En plus de l’absence de leadership du gouvernement, Paul St-Pierre Plamondon critique l’attitude de la ministre déléguée aux Transports et ministre responsable de la Métropole et de la région de Montréal, Chantal Rouleau, qui, selon lui, insulte et dénigre tous les intervenants en matière transport.
«C’est navrant et vraiment indigne de la fonction de député», soutient-il.
Réagissant aux différentes critiques entendues jusqu’à maintenant, le député de Bourget, Richard Campeau, considère inconcevable que les citoyens de sa circonscription soient autant mal desservis en transport collectif et affirme que la ligne verte est déjà presque saturée.
«Avec le REM, on offre une toute nouvelle mobilité pour attirer des entreprises et des familles et pour donner accès à des institutions académiques et de santé», indique Richard Campeau.
La CDPQ Infra n’avait pas répondu aux questions de Métro au moment de la publication de cet article.
En collaboration avec Quentin Dufranne.