Commission des droits de la personne: une plainte contre le maire d’Anjou

Une plainte a été déposée aujourd’hui à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec (CDPDJ) contre le maire de l’arrondissement d’Anjou, Luis Miranda. Celle-ci dénonce les comportements discriminatoires du maire lors de la réunion du conseil d’arrondissement du 4 octobre dernier.

Ce soir-là, Hocine Ouendi, 15 ans, accompagné de sa mère, a fait l’objet «de traitements dénigrants» de la part du maire lorsqu’il s’est présenté à la période de questions du public pour poser une question au sujet de l’accessibilité des terrains de soccer synthétiques. Employant un ton et des propos agressifs, le maire aurait alors référé aux «incivilités» commises par des «gangs», comme s’il associait le jeune homme à ce problème. Le maire lui aurait aussi reproché de l’avoir «affronté» avec sa question.

C’est le père d’Hocine Ouendi qui a déposé aujourd’hui cette plainte auprès de la CDPDJ. La Commission a aussi déploré les propos du maire dans une lettre qu’elle a rendue publique le mois dernier, invoquant aussi le profilage racial pratiqué par le maire à l’endroit du jeune. Dans la lettre, on dénonce également le fait qu’à la réunion du 4 octobre, le maire a banalisé la pétition demandant la réouverture des terrains sportifs qu’a présentée Smail Ouendi, père d’Hocine et l’un des signataires. La majorité des signataires sont d’origine arabe.

Rappelons que le 24 octobre dernier, le conseil municipal de Montréal a adopté une déclaration présentée par la mairesse Valérie Plante pour dénoncer le traitement et les propos discriminatoires du maire Miranda. Ce dernier avait ouvertement associé les actes d’«incivilité» et les problèmes de sécurité à la communauté musulmane.

Finalement, la plainte vise également la Ville de Montréal pour la décision de l’arrondissement d’Anjou de fermer les terrains de soccer synthétiques et le défaut de traiter de manière équitable les doléances des jeunes et des parents concernés.

Notons que le maire d’arrondissement a déjà fait l’objet d’une plainte de la mère du jeune auprès de la Commission municipale du Québec.