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Robe de mariée cherche propriétaire

Photo: Denis Germain/TC Media

L’œuvre intitulée Ordonnance Royale, qui semble tout droit sortie d’un défilé parisien de haute couture, est à vendre. La somptueuse robe de mariée qui orne le hall d’entrée de la mairie de Verdun n’a toutefois rien d’une tenue nuptiale ordinaire. Créée par l’alchimiste des poubelles Marie Line, alias Plastic Mama, elle est composée de 6800 flacons de plastique recyclés.

Bien que le bustier, les manches et la traîne aient une texture distincte, ils sont tous fabriqués à partir du même matériel, sans aucun ajout d’enduit, d’alliage ou d’apprêt chimique.

«Mon travail est foncièrement basé sur la transformation de quelque chose qui est désuet, déprécié, jeté aux oubliettes, explique la résidante de L’Île-des-Sœurs. Je souhaite montrer au public ce que je vois d’utile et de beau au-delà de l’objet. Ordonnance Royale était la façon la plus majestueuse d’y parvenir.»

Il a fallu six mois à l’artiste pour créer son œuvre de 91 kg, évaluée à près de 5 000$. La robe, inspirée d’un lustre de cristal, a été exposée durant près de cinq ans à la Biosphère du parc Jean-Drapeau. Elle reflète notamment la problématique de la pollution engendrée par la surconsommation mondiale des matières plastiques.

Imagination au bout des doigts
À la suite d’une commande de l’artiste KA dans le cadre de l’exposition O.N.E. (Objets Non Enfouis), Plastic Mama a vu le produit fini dans un rêve. En s’amusant avec les pots de pilule, elle a trouvé le moyen de parvenir à ses ambitions.

«Mes doigts ont un cerveau que mon cerveau ne connaît pas, rigole l’artiste. Je vois toujours mes œuvres en rêve, et après, ça devient comme une obsession. J’ai le défi d’arriver à les faire exactement comme je l’ai imaginé.»

Après avoir embelli la mairie de Verdun pendant près d’un an, Ordonnance Royale doit maintenant poursuivre son chemin et répandre son message ailleurs. Vendue ou non, elle quittera son socle d’ici le 30 novembre.

«Je suis vraiment reconnaissante de cette œuvre, qui m’a permis de montrer au monde ce dont j’étais capable. Je suis maintenant prête à m’en départir. Je peux la vendre, mais j’aimerais aussi l’offrir en don à un organisme qui honorerait sa mission design et environnementale, » soutient Plastic Mama.

L’artiste, qui a notamment exposé à la Gare Bonaventure, au magasin du Musée des beaux-arts de Montréal et au Festival Mode & Design, compte maintenant se consacrer sur des projets humanitaires.

Elle rêve de créer un immense entrepôt, où des gens considérés comme inaptes à travailler fabriqueraient meubles et accessoires à partir de déchets qui seraient par la suite vendus à travers la province.

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