Dans l’antre du romantisme à la Galerie Jano Lapin
C’est avec quelques touches de fleurs que la galerie verdunoise Jano Lapin a inauguré jeudi 31 mars sa toute nouvelle exposition de groupe, Romantisme intemporel, qui aura lieu jusqu’au 1er juin. Au moyen de divers médiums, les quatre artistes exposants, Chloé Beaulac, Yannick De Serre, Rosalie Gamache et Stéphanie Morissette ont exploré le thème du romantisme.
On commençait à s’agiter à la Galerie Jano Lapin à une heure du vernissage de la nouvelle exposition de groupe, Romantisme intemporel. Tandis que les quatre artistes exposants arrivaient au compte-gouttes, la propriétaire de la galerie, Anne Jano, s’assurait du bon déroulement des préparatifs.
Si le thème du romantisme a été choisi pour l’exposition, on est loin du kitsch et du froufrou que pourrait évoquer la thématique. Même si en entrant dans la salle, les yeux s’attardent sur les fleurs recouvertes de cire par Yannick De Serre, la plupart des œuvres n’évoquent pas tout de suite une image classique du romantisme.
«[Le projet] a commencé juste avant Omicron, on a décidé de l’appeler “romantisme” parce qu’il y avait une certaine légèreté dans l’air, puis Omicron est arrivé et nous a donné un petit coup de poing dans le visage. Ça a fait ressortir tout ce qui était plus noir du romantisme», explique la co-commissaire de l’exposition, Cara Déry.
Art et romantisme
Si Yannick De Serre a bel et bien utilisé des fleurs, symbole romantique ultime, mieux vaut éviter de se méprendre sur le sens qui leur est conféré. L’artiste, qui est également infirmier, a poussé sa recherche sur le thème de la mort, en recueillant de fausses fleurs qui ont été abandonnées ou jetées dans des cimetières, puis en les enduisant de cire. Ces dernières étaient assemblées dans une stèle transparente.
Quand j’aborde la mort, il y a toujours une espèce de sensibilité romantique ou romantisée de la chose.
Yannick De Serre, artiste
Pour Rosalie Gamache, la thématique se traduit par un certain style pictural de l’époque. La peintre a composé plusieurs toiles peintes à l’huile représentant des objets figés et déformés par du plâtre, le tout rassemblé dans une composition évoquant la peinture classique ou romantique. L’artiste a également peint des corps, qui étaient recouverts de mousse à raser.
La photographie a aussi été utilisée pour explorer le thème, avec l’artiste Chloé Beaulac. Cette dernière a présenté deux corpus d’œuvres. Le premier rassemblait des polaroïds évoquant des espaces frisant le surréalisme, voire l’onirisme, tandis que le second se composait de mises en scène photographiques qui incluent des jeux de miroirs dans divers espaces.
Stéphanie Morissette, de son côté, a centré sa pratique sur l’art du papier, utilisant le découpage ou la sculpture. Ses œuvres, généralement de couleurs noire, dorée et blanche, représentent des végétaux, à l’instar de ces plantes carnivores, ou des animaux, comme on peut le voir dans une composition d’œufs en papier.
«C’est l’idée d’une nature liée aux émotions, c’est une nature qui nous observe, mais qui est aussi en transformation.»
Les amateurs d’art intéressés auront jusqu’en juin prochain pour visiter l’exposition. Les œuvres peuvent aussi être vues sur le site Web de la galerie.