L’apprentissage de la langue comme tremplin vers l’intégration
Alvaro Gabriel Rey a 56 ans. Originaire de la Colombie, cet ingénieur de profession a immigré au Canada il y a environ six ans. Il parlait alors uniquement espagnol et anglais. Depuis, Alvaro réside à L’Île-des-Sœurs et parle un français presque impeccable. C’est grâce à un programme immersif de l’école de langues de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) qu’il a développé sa maîtrise de la langue de Molière.
Pour améliorer l’expérience des étudiants, l’UQAM a mis en place un partenariat avec les organismes verdunois J’apprends avec mon enfant (JAME) et Reclaim Literacy.
L’objectif est d’offrir aux nouveaux arrivants, comme Alvaro, un apprentissage expérientiel des langues française et anglaise, pour favoriser leur intégration. À l’automne 2021, alors qu’il était étudiant à l’UQAM, Alvaro visitait hebdomadairement un CHSLD de la métropole pour parfaire son français. Depuis, il a été admis à la maîtrise à l’École de technologie supérieure (ETS). Il vise ainsi à devenir membre de l’Ordre des ingénieurs du Québec.
«Ça a été une très belle expérience d’inclusion, le CHSLD. Pour apprendre une langue, il faut communiquer avec les autres. C’est en parlant la langue qu’on la maîtrise. C’est bien de sortir de la théorie parfois», indique Alvaro Gabriel Rey. Apprendre une nouvelle langue peut parfois être ardu, particulièrement à l’âge adulte. «C’est sûr qu’à mon âge c’était difficile, mais si on travaille fort, on finit par y arriver», poursuit Alvaro, souriant.
«Il faut les soutenir»
Ces immersions linguistiques sont offertes dans le cours «Communautés à Montréal à travers langues et culture». Une quinzaine d’étudiants participeront à cet apprentissage expérientiel à l’hiver prochain.
«C’est vraiment un moyen de permettre aux étudiants de devenir des acteurs dans leur communauté», indique la directrice des programmes d’anglais à l’École de langues de l’UQAM, Suzanne Springer.
Ce qui me touche dans ce programme, c’est le parcours des étudiants. Ils font preuve d’énormément de courage et, de notre côté, il faut les soutenir et leur donner un coup de main.
Suzanne Springer, directrice des programmes d’anglais à l’École de langues de l’UQAM
«En les plaçant dans l’action, les étudiants n’ont plus le choix. Ils parlent leur nouvelle langue et c’est ainsi qu’ils participent au microcosme montréalais», poursuit celle qui habite à Verdun depuis une quinzaine d’années.
Suzanne Springer indique quant à elle qu’il n’y a pas d’âge pour apprendre une nouvelle langue. «Nos élèves ont entre 19 et 79 ans, donc c’est possible pour tout le monde», assure-t-elle.
Les organismes verdunois JAME et Reclaim Literacy ont été ciblés par l’École de langues de l’UQAM pour la session d’hiver, vu le côté multiculturel et accueillant de Verdun. Un éventuel partenariat avec des organismes de la Petite-Bourgogne est également considéré par Suzanne Springer et son équipe.