Logements insalubres: les rats ne sont que la pointe de l’iceberg
Outre les rats, d’autres problèmes préoccupent les locataires: sécurité absente, insonorisation déficiente, service inefficace, souris, coquerelles, et bien d’autres.
Au fil des ans, de nombreux problèmes récurrents irritent les locataires. Comme un des garages sur la rue François qui n’a plus de serrure depuis janvier.
«Ils m’ont dit souvent qu’ils viendraient, mais ils n’agissent pas. Il y a des voitures qui ont été vandalisées», raconte une résidente découragée.
La dame rapporte également que les serrures de certaines portes principales ne fonctionnent pas. «Quand tu la fermes trop fort, elle rebondit et reste ouverte. Si elle est verrouillée, tu peux l’ouvrir sans avoir besoin d’utiliser ta carte magnétique!»
SMI, qui gère quelque 3100 logements à L’Île-des-Sœurs, a changé les serrures pour un système électronique il y a un an. Mais depuis 8 à 10 mois, le lecteur à l’entrée des immeubles est brisé et accepte toutes sortes de cartes magnétiques. «N’importe qui pouvait entrer dans ton immeuble. Nous l’avons signalé et ils nous ont dit que ce n’était pas urgent», déplore la résidente de la rue François.
Le superviseur de la maintenance, Lorenzo Massa, affirme que le problème n’a perduré qu’à peine trois mois. «On ne peut pas contrôler le produit d’un entrepreneur externe a besoin. Il faut dire que le filage datait de 1966, ce qui a compliqué son travail […]. Il peut aussi y avoir eu du vandalisme à répétition.»
Communication difficile
Plusieurs résidents déplorent le manque d’efficacité du service des plaintes. Certains affirment être directement transférés dans une boite vocale. Selon eux, la qualité du suivi a «considérablement diminué» dans les dernières années, surtout depuis que SMI s’est associé à Boardwalk une entreprise de gestion immobilière basée en Alberta.
Un employé d’entretien soutient être très sollicité par les locataires, sans pouvoir agir sans une demande formelle de ses patrons. Il suggère donc aux résidents d’envoyer des plaintes écrites au bureau chef afin de faire pression.
Précisions que les plaintes sont adressées au bureau de L’Île-des-Sœurs le jour. À compter de 15h30, les appels sont redirigés à un numéro central à Calgary.
«Les appels urgents sont répondus à l’intérieur de 24h, comme les fuites d’eau, les lavabos ou toilettes bouchées. Un moustiquaire déchiré n’est pas considéré une urgence», explique M. Massa, qui juge son service efficace.
Ce que dément une locataire qui a demandé un plombier pour une toilette craquée. SMI lui aurait répondu qu’il fallait deux semaines pour changer la pièce nécessaire à la réparation tout en précisant qu’il ne s’agissait pas d’une urgence. Une situation selon elle qui «reflète la très mauvaise communication et l’obligation de se fâcher pour faire bouger les choses.»
Régie du logement
Depuis 2012, seulement deux plaintes ont été déposées contre SMI à la Régie du logement. «Peu de gens s’engagent dans une poursuite parce que le processus est long et ardu. Et il n’est garanti d’obtenir gain de cause», précise Denis Miron, porte-parole de la Régie.
Il précise toutefois que, si le propriétaire à l’obligation d’agir en cas de problème, le locataire doit également signaler un bris ou un problème avant que la situation ne dégénère.