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Un nid de pygargues à tête blanche dans le refuge de l’Île-aux-Hérons

pygargue à tête blanche
Un pygargue à tête blanche sur le fleuve Saint-Laurent en 2017 Photo: Jean-Marc Lacoste/Gracieuseté

Un couple de pygargues à tête blanche, anciennement appelé «aigle à tête blanche», a récemment été observé en train de construire un nid dans l’archipel de l’Île-aux-Hérons, à LaSalle. Avec les tentatives de nidification qui ont été rapportées dans le secteur ces dernières années, cet événement, qui reste assez rare à Montréal, est un bon signe du rétablissement de cette espèce vulnérable, croit un expert.

«Ce qu’on voit ces jours-ci, c’est un mâle et une femelle faire du transport de branches afin de construire un nid tout neuf, au sommet d’un arbre d’une île de l’archipel», explique Jean-Marc Lacoste, ornithologue amateur d’expérience, qui a rapporté l’événement.

nidification pygargue à tête blanche
Deux pygargues à tête blanche nichant au sommet d’un arbre, dans l’archipel de l’Île-aux-Hérons, à LaSalle, le 31 décembre 2021.

Le 13 décembre dernier, M. Lacoste avait d’abord aperçu un pygargue qui faisait des aller-retour entre les berges du fleuve et un site de nidification potentiel, en transportant des branches. Puis, le 31 décembre, l’ornithologue a observé le couple de rapaces trônant sur un nid construit au sommet d’un arbre sur une île des Sept-Sœurs, dans le refuge d’oiseaux migrateurs de l’Île-aux-Hérons.

Une tentative dans le secteur avait été observée en mars 2010 et avait malheureusement avorté à la suite de la disparition de l’un des deux oiseaux, raconte M. Lacoste. Une autre tentative non concluante aurait eu lieu l’an dernier.

«On va savoir fin-mars ou début-avril [au moment de la pondaison] si cet essai est fructueux, mais c’est sûr que nous allons suivre ça avec intérêt puisque c’est un événement très rare à Montréal», poursuit le membre d’Héritage Laurentien, un organisme qui œuvre dans l’éducation environnementale à LaSalle.

Une nidification hâtive

La ponte d’œufs ne signifiera toutefois pas que le tour est joué, rappelle Guy Fiztgerald, vétérinaire spécialisé en médecine des oiseaux de proie à l’Université de Montréal et membre de l’Équipe de rétablissement des oiseaux de proie du Québec.

«Je trouve ça étonnant que le nid soit construit en ce moment. C’est très tôt. Ça me donne l’impression que de nicher aussi hâtivement pourrait causer de mauvaises surprises aux parents.»

Si les œufs sont pondus prématurément, des facteurs météo comme un refroidissement draconien ou un manque d’accès à la nourriture pour le mâle pourvoyeur pourraient affecter le développement de l’embryon durant la couvaison, explique le spécialiste.

«Par contre, le fait que le nid soit sur une île qui est peu accessible, où les pygargues ont moins de chances de se sentir dérangés, pourrait augmenter les chances de succès. Ces oiseaux-là ont besoin d’une bulle assez grande.»

Un retour en force

L’expert se réjouit aussi que cette observation soit symptomatique d’un retour en force de l’espèce dans la province, après qu’elle a été désignée espèce vulnérable par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs en 2003.

Entre les années 1930 à 1970, l’oiseau national des États-Unis – l’emblématique Bald Eagle – a subi un déclin important dans l’est du continent américain, notamment à cause des pesticides organochlorés (dont l’infâme DDT) et leurs effets toxicologiques sur la reproduction de l’espèce.

«C’est heureux de voir que la population est en augmentation au Québec, même si on ne sait pas encore à combien d’individus s’élève une population saine», fait observer M. Fitzgerald.

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