Faire tomber les barrières
Les policiers du poste de quartier (PDQ) 13 ont échangé avec les citoyens dans une ambiance détendue et conviviale, pour la première édition laSalloise de l’événement Café avec un policier.
De grands sourires dessinés sur leurs visages, les agents ont distribué des boissons chaudes aux LaSallois le 18 janvier, dans le McDonald’s du boulevard Champlain.
«On veut laisser tomber les barrières pour créer un lien, un rapprochement avec les citoyens», lance l’agent Gabriel Duguay. Selon lui et ses collègues, il est nécessaire de démystifier le cliché du policier répressif en discutant, simplement, avec les gens.
«Dans notre métier, les gens nous appellent quand quelque chose ne va pas, explique l’agent Kenny Robitaille. C’est important de pouvoir jaser avec eux ici et montrer qu’on est comme tout le monde, qu’on est ouvert et facile à aborder.»
Un résident laSallois, Bryan McCarthy, a justement trouvé très agréable de pouvoir discuter avec les policiers dans une ambiance informelle. «On a parlé de vélo et de ce que je faisais avant de prendre ma retraite», témoigne-t-il.
Ces rencontres permettent notamment de rallier certaines clientèles plus facilement, comme les personnes âgées. «Souvent, on fait des conférences dans des centres pour aînés, mais on a de la difficulté à rejoindre ceux qui vivent dans des appartements», explique Rachel Desmarais, agente sociocommunautaire.
Les policiers en ont profité pour faire de la prévention sur la fraude, les vols et la sécurité. «On est aussi là pour répondre à des questions concernant la loi ou on donne des conseils plus généraux», raconte l’autre agent communautaire du PDQ 13, Lelio Mendicino.
Surprise
Si l’événement était annoncé, la plupart des clients du ont été surpris par la présence de nombreux agents dans le restaurant.
«J’adore les polars et les policiers, c’est vraiment une belle surprise de les voir ici par hasard», s’exclame avec enthousiasme une résidente de LaSalle, Madeleine Allaire, tenant son roman dans une main.
Mme Allaire félicite cette initiative. «Quand j’étais jeune, on avait peur de la police, on la fuyait, ajoute-t-elle. Je trouve génial de favoriser la communication comme ça.»
Robert Makis et Trudy Lirk ont aussi apprécié ce moment de partage privilégié avec les agents du PDQ 13. «Cela permet aux gens d’avoir une autre perspective des policiers, de comprendre qu’ils sont humains», souligne M. Makis, qui réside à LaSalle depuis 68 ans.
Ils ont, entre autres, parlé de leur fils qui est policier à Toronto. «Nous, on le sait de par notre situation personnelle, mais il faut être conscient des risques qu’ils prennent lorsqu’ils enfilent leur uniforme chaque jour», indique Mme Lirk.
Histoire
Le concept <@Ri>Café avec un policier<@$p> a vu le jour aux États-Unis en 2011, à Hawthorne en Californie. Deux ans plus tard, l’activité s’est propagée à travers 175 villes américaines, dans 36 États.
La version québécoise a été lancée le 13 mai 2014 à Blainville, Mirabel, Saint-Eustache, Deux-Montagnes, St-Jérôme et à la Sûreté du Québec. Depuis, 22 corps policiers du Québec participent au projet, dont le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).
Comme cette initiative s’intégrait dans la vision du SPVM de se rapprocher de la communauté, l’organisation a débuté le projet pilote le 12 novembre 2014 à Saint-Léonard, puis dans plus de 16 postes de quartier.
Quatre autres événements de ce genre sont prévus à LaSalle cette année. Le prochain se tiendra le 14 février au Tim Hortons situé sur le boulevard Champlain.