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Un outil d’employabilité pour personnes handicapées disparaît

Photo: Collaboration spéciale

Le Comité d’adaptation de la main-d’œuvre (CAMO) pour personnes handicapées, situé sur Le Plateau-Mont-Royal, ferme ses portes suite à la décision de la Commission permanente des partenaires du marché du travail (CPMT) de ne pas en renouveler le financement au 1er avril.

Ce sont ainsi sept personnes qui perdent leur emploi et 500 000$ de budget qui seront en partie alloués à d’autres enveloppes.

Le cinquième de la somme servira à créer un comité consultatif regroupant les acteurs du milieu et élaborant des recommandations. Le reste du montant sera redistribué à divers organismes d’aide directe aux personnes handicapées.

«La clé n’est pas encore dans la porte, même si on fait des boîtes. Il est encore temps pour le gouvernement de se ressaisir et de reculer. Personne ne leur en tiendra rigueur. Je crois que le CAMO faisait économiser beaucoup d’argent au gouvernement», estime le porte-parole parole du Parti Québécois en matière d’emploi, de lutte à la pauvreté, de solidarité sociale, Dave Turcotte.

Le représentant syndical et employé du CAMO, Frank Bouchard, estime pour sa part que malgré la fermeture du comité, la vocation de sensibilisation auprès des entreprises devrait être préservée.

«On n’était pas mal les seuls au Québec à sensibiliser les employeurs aux avantages d’embaucher des personnes en situation d’handicap. On travaillait sur des projets pour tous les types d’handicaps, alors que les organismes locaux sont souvent plus spécialisés. On ouvrait des portes. C’est un recul pour les personnes dans cette situation», dénonce M. Bouchard.

Ex Aequo, un organisme de défense des droits des personnes ayant une déficience motrice s’inquiète de cette décision.

«C’est un choix douteux. On n’aura plus d’intelligence et d’expertise sur le marché du travail de façon globale. Le partage des pratiques du CAMO aidait et il s’adressait à toutes les entreprises, alors que les autres organismes sont plutôt spécialisés dans certains secteurs. Ça nous prend un organisme panquébécois qui coordonne les efforts de tous», déplore Benoit Racette d’Ex Aequo.

La CPMT explique sa décision par un rendement inférieur du CAMO pour personnes handicapées aux attentes de la commission.

«On n’en avait pas pour notre argent, considérant que ça représentait 4,7M$ dans les sept dernières années. On avait lancé des signaux d’alarme au comité, mais malgré tout, le rôle de coordination entre les divers projets n’était pas joué à notre satisfaction», indique le président de la commission, Florent Francoeur.

Selon lui, le nouveau comité consultatif répond mieux à la réalité actuelle du marché du travail, qui serait plus positif pour les personnes en situation d’handicap.

«À l’origine, ça répondait à un besoin. On croit qu’avec un regroupement d’intervenants du milieu fournissant des recommandations à la commission, les besoins seront mieux servis», conclut M. Francoeur.

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