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Golf Métropolitain: Anjou revient à la charge

Golf Métropolitain: Anjou revient à la charge
Le Golf Métropolitain virera-t-il définitivement à la couleur des affaires? Photo: Frédéric Hountondji/Métro Média

L’arrondissement d’Anjou revient à la charge et demande à la Ville de Montréal de faire des changements réglementaires afin de donner le feu vert à un projet industriel majeur sur le site du Golf Métropolitain d’Anjou.

Début mars, le conseil d’arrondissement d’Anjou a adopté un projet de règlement pour modifier le plan d’urbanisme de la Ville afin de retirer l’affectation «Grand espace vert ou parc riverain» aux terrains qui composent le Golf Métropolitain d’Anjou.

Les élus demandent aussi à la Ville de Montréal de s’adresser au conseil d’agglomération afin qu’il modifie le schéma d’aménagement en retirant la désignation «espace vert» pour l’ensemble du site du terrain de golf, propriété de la famille Di Lillo.

Selon des documents de l’arrondissement d’Anjou, une entreprise de haute technologie qui opère dans le domaine de l’entreposage et de la distribution prévoit y développer un site d’une superficie de 1 million de pieds carrés. En plus de l’immeuble, il est prévu d’y aménager un stationnement pouvant accueillir jusqu’à 1200 véhicules personnels et 500 camions.

Le 3 novembre 2020, le conseil d’arrondissement avait adopté une première résolution pour appuyer le Golf métropolitain dans son projet de développement. Elle visait à lever  la servitude de conservation, retirer le droit de préemption et changer le zonage actuel.

Selon la Ville de Montréal, le projet était «incompatible avec les objectifs de protection des milieux naturels et de lutte contre les changements climatiques». Craignant de voir l’est de Montréal perdre un espace vert d’importance, l’administration municipale n’a pas donné suite à la demande d’Anjou. La décision a été communiquée à l’arrondissement et au promoteur en février.

Cette décision fait bondir le maire d’Anjou, Luis Miranda.

«C’est un investissement de 600 millions que Montréal tente de nous faire perdre encore. On a perdu Molson parce que Montréal n’a pas été proactif, on a perdu Solargise, on va en perdre un troisième. Il faut être logique dans l’environnement.»

Selon les documents de l’arrondissement d’Anjou, le projet de centre d’entreposage et de distribution nécessiterait l’embauche de près de 2000 personnes durant les 16 mois de construction. Ensuite, entre 2 000 et 3 000 travailleurs à temps plein seraient recrutés pour l’exploitation de l’entreprise.

L’investissement total se chiffrerait à près de 650 M$. Entre 2,4 M$ et 3,7 M$ seraient versés annuellement dans les coffres de la Ville grâce aux taxes.

Par courriel, Marilyne Laroche Corbeil, relationniste à la Ville de Montréal, indique que «le travail de collaboration se poursuit afin d’identifier des solutions alternatives pour la mise en œuvre du projet sur le territoire de l’île de Montréal.»

Parc ou industries ?

Au printemps 2018, la Ville de Montréal avait annoncé son intention d’agrandir substantiellement le parc-nature du Bois-d’Anjou. Le comité exécutif avait même adopté un règlement visant l’annexion de 25 terrains au parc, dont ceux du Golf Métropolitain d’Anjou.

Or, le Golf métropolitain n’a jamais été destiné à servir de grand parc, plaide l’arrondissement d’Anjou, rappelant que le terrain avait été acheté auprès de la raffinerie de Pétro-Canada en 1997, dans le but d’agrandir le parc industriel. L’administration locale souligne que le golf était un élément visant à attirer les petites et moyennes entreprises et à promouvoir une nouvelle image de la zone industrielle, est-il écrit dans les documents présentés aux élus. «Il a toujours été considéré comme un usage transitoire, le temps requis pour proposer une offre enviable pour le développement économique et soutenir éventuellement la croissance des entreprises.»

Tout en promettant de conserver le site actuel du parc-nature du Bois-d’Anjou, l’arrondissement estime que la Ville de Montréal ne peut pas se permettre de refuser des projets de développement comme celui proposé sur le site du Golf Métropolitain.

Le Collectif en environnement Mercier-Est (CEM-E) n’approuve pas du tout la démarche d’Anjou. Il a rendu public le 18 mars, un communiqué dans lequel il a invité les citoyens et la Ville de Montréal à s’opposer à la demande de changement de zonage du golf d’Anjou.

Son président, Raymond Moquin, estime que le développement voulu par l’administration locale fera disparaître l’espace vert qui ceinture le parc-nature du Bois-d’Anjou sur la moitié de son périmètre. «Les citoyens et la Ville de Montréal doivent dire un non ferme à ce projet», lance-t-il.

Il craint également que l’initiative dévitalise et isole le parc des lieux qui en rajoutent à sa portée écologique et paysagère.

Ce développement mettra aussi un coup d’arrêt à la réalisation d’un corridor vert entre le parc du Ruisseau Montigny tout au nord de l’île et le parc de la Promenade Bellerive, prévient M. Moquin.

Le projet de centre de distribution n’est pas le seul qui se développe sur les terrains du Golf Métropolitain. Un nouveau Costco, voué à remplacer celui de la rue Bombardier, est actuellement en construction à l’intersection des boulevards des Sciences et du Golf.

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